Une exposition à vivre : Acquaalta au Palais de Tokyo
Publié le par Journal du Luxe
Les Marches, œuvre hybride et modulaire signée Stéphanie Marin s’inscrit dans le paysage fantasmagorique imaginé par Céleste Boursier Mougenot pour une exposition surprenante et inédite au Palais de Tokyo. Pour Acqua Alta, Céleste Boursier Mougenot a mis le Palais de Tokyo en eau, invitant le visiteur à vivre une expérience visuelle, tactile et auditive lors d’une promenade en barque dans l’obscurité.
L’éditeur de Design Smarin collabore avec l’artiste Céleste Boursier Mougenot pour exposer Les Marches
Acquaalta : une exposition en référence à Venise
Céleste Boursier Mougenot représente actuellement la France à la 56 ème Biennale de Venise avec l’œuvre Révolution réalisée elle aussi en collaboration avec l’éditeur Smarin.
L’exposition Acquaalta lui a été inspirée par le phénomène de l’eau qui monte et recouvre Venise à l’Automne. Son idée était aussi, après une exposition en pleine lumière avec les portes ouvertes à Venise, de faire une alternance en travaillant au Palais de Tokyo avec la nuit et l’obscurité.
Une inspiration née d’autres oeuvres
Au delà de l’eau qui monte dans la nuit à Venise, Céleste Boursier Mougenot s’est inspirée du Mythe de Narcisse qui se noie dans son reflet et de différents films ou tableaux qui ont nourri son imagination :
– La nuit du Chasseur, film noir, fantastique et onirique, avec la barque qui navigue au fil de l’eau et un pic d’angoisse
– Dead Man pour le lavement de l’image et l’évaporation du sujet et aussi l’errance en barque, parfois
– La Mer de Glace du peintre allemand Friedrich
Acqua Alta : une expérience sensorielle
Au Palais de Tokyo, Céleste Boursier Mougenot a créé une exposition qui est activée par le visiteur.
Les images sont captées et retransmises en direct sous forme de silhouettes que Céleste nomme des « zombidrones » , le vocable « drone » étant utilisé dans son sens musical. Céleste Boursier Mougenot a choisi de faire varier le son en fonction de l’image. Le son est abstrait, il y a une notion d’aléatoire car le visiteur peut retrouver son image démultipliée sur les murs ou ne pas la retrouver du tout.
L’expérience débute par une promenade en barque dans la pénombre, sur une eau noire pleine de reflets. Les reflets sur les murs peuvent aussi faire penser aux flammes de l’enfer. Le visiteur, comme un gondolier, fait avancer son embarcation à l’aide d’une rame et termine sa promenade lacustre en venant s’échouer sur une île déserte. C’est là qu’il y a le plus de reflets.
Sur l’île, comme dans le tableau de Friedrich où des blocs de glace brisés se dressent vers le ciel, la scénographie de Smarin, d’une façon plus douce, invite le voyageur épuisé à se reposer.
Les Marches de SMARIN
Les Marches ressemblent à s’y méprendre à des blocs de béton.
Leur dessin particulier est la base d’une infinité d’assemblages possibles, définissant des escaliers aux allures classiques et pourtant souples au corps. Un mobilier à la fois discret, intrigant, qui révèle la possibilité du confort et d’une scénographie sculpturale, dessiné pour faire partie d’un tout, d’un paysage image.
Au Palais de Tokyo, les visiteurs ne résistent pas longtemps à l’envie de s’allonger sur Les Marches.
Smarin : éditeur de mobilier scénographique
Smarin est une maison d’édition française créée par la designer Stéphanie Marin qui a eu son premier succès en 2004 avec les fameux Livingstones, les coussins galets (que l’on pourra notamment retrouver sur la scène du Salon du luxe Paris les 9 et 10 juillet 2015).
La société d’édition Smarin conçoit, développe et distribue des projets de design dans les domaines du mobilier, de la scénographie et de l’aménagement d’espaces. Spécialisée dans le meuble haut de gamme produit dans ses ateliers à Nice, Smarin développe constamment de nouveaux objets, en collaborant avec des designers et fait partie intégrante du paysage des maisons d’édition de design française. Les objets Smarin sont distribués dans le monde entier.
Les Marches sont exposées au Palais de Tokyo du 24 juin au 13 septembre 2015, au cœur de l’exposition Acquaalta, ainsi qu’à la Biennale de Venise, jusqu’au 22 novembre
Les modules qui composent les deux installations, ainsi que d’autres éléments issus de cette logique, seront référencés au catalogue Smarin dès septembre 2015.