Séisme dans les importations chinoises de vins

Depuis quelques temps, la Chine connait une consommation de vins et de grands crus croissante. Le dynamisme généré par ces ventes est d’une telle ampleur qu’il tend à déstabiliser le marché du vin français.

La Chine, un marché regorgeant d’opportunités

Avec 1,40 milliard d’habitants, la Chine compte aujourd’hui parmi les géants du marché du vin dans le monde, tant en matière de consommateurs que de producteurs. Entre 2005 et 2010, la consommation de ce produit a doublé, l’empire du milieu faisant désormais figure de terre à conquérir.

En 2013, le pays s’est finalement placé 5ème plus grand consommateurde vins au monde avec 1 680 millions de litres écoulés. Ce phénomène s’explique tout d’abord par la démocratisation grandissante de ce produit dans un pays qui, il y a encore 5 à 10 ans plus tôt, n’était pas aussi tourné vers ce type d’articles.

A ce jour, les chinois éprouvent un véritable engouement pour le vin, local comme étranger. Ils se renseignent et se passionnent sur le sujet, consacrant désormais un budget conséquent aux spiritueux. La production chinoise s’est d’ailleurs accrue ces dernières années, équivalant en 2013 à 1 170 millions de litres produits dans 600 000 hectares.

Les préférences nationales s’orientent vers le vin rouge, détrônant ainsi la France en tant que 1er consommateur mondial. Par ailleurs, il est bon de noter que la consommation chinoise de vins rouges a connu une augmentation de 136% entre 2008 et 2013.

Les chinois sont également de grands amateurs de champagne, son exportation ayant augmenté de 8% par rapport à 2013.

Les vins français, en baisse d’exportation

Malgré les dispositions plus que favorables du marché chinois à une expansion, une importante baisse des importations de spiritueux français s’est faite ressentir cette année. Ce phénomène peut s’expliquer par une concurrence de plus en plus féroce avec les vins étrangers, profitant aujourd’hui d’une meilleure réputation en comparaison avec les années passées.

Aujourd’hui, les vins étrangers possèdent avant tout une véritable qualité d’un point de vue œnologique, mais ont également su se positionner sur le marché grâce à des supports et à des packagings plus originaux. Par ailleurs, les vins français ont également pâti de la dernière loi anti-corruption entrée en vigueur en Chine.

Cette dernière s’articule principalement autours des dépenses trop importantes réalisées à l’occasion de réceptions officielles en termes de spiritueux, mais également autour des vins offerts comme présents, d’une nature souvent beaucoup trop onéreuse. L’ensemble des produits ciblés par la loi se compose majoritairement de grands crus français et d’articles de marques reconnues sur l’hexagone. Afin de mettre un terme à la problématique de la corruption et du vin, le gouvernement chinois a strictement interdit la présence de boissons alcoolisées lors des réceptions officielles.

Aujourd’hui, beaucoup de grands domaines français ayant auparavant misé sur ces créneaux se retrouvent dans une situation précaire, enregistrant d’inquiétantes baisses d’exportation. En 2013, le vin français représentait 48% des parts de marché des importations chinoises de vins en volume, tandis qu’il n’en représente que 36% en 2014.

Les vins du bordelais ont particulièrement souffert de cette régression, leurs exportations ayant plongé de 28% au premier semestre 2014. Les autres spiritueux tels que le Cognac connaissent une chute de 12% sur la même période.

Malgré cette baisse d’importations de grands crus, le vin français peut cependant compter sur une consommation grandissante des particuliers, de plus en plus sensibles aux produits français.