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Maison Tamboite, une affaire familiale qui roule toujours

Publié le par Journal du Luxe

Maison Tamboite est aujourd’hui l’un des rares ateliers à entretenir l’art de la fabrication de vélos de luxe. FredericJastrzebski nous révèle en partie les secrets de son savoir-faire ancestral.

Un savoir-faire unique qui sera mis au grand jour au Salon du luxe Paris les 6 et 7 juillet 2016.

Journal du luxe : Une entreprise artisanale est souvent liée à l’histoire de son créateur, quelle est la vôtre ?

Frederic Jastrzebski : Plus qu’une création, la Maison Tamboite Paris est une refondation. La marque a été créée par monarrière-grand-père au début du siècle dernier puis développée par mon grand-père et reprise un temps par mon oncle.

maison tamboite

J’ai passé une bonne partie de mon enfance puis de mon adolescence dans nos ateliers de l’avenue de Clichy avec mon grand-père et mon oncle, au milieu de leurs collaborateurs. De ce fait, j’ai été imprégné de leur passion et surtout, de leur amour du travail bien fait et de leur respect pour les clients.

Mes études m’ont conduit à entreprendre une autre carrière, dans le monde de la finance, et les hasards de la vie m’ont conduit au Moyen-Orient d’abord, puis en Italie pendant plus d’une dizaine d’années.

« J’ai toujours su que le jour arriverait »

J’y ai acquis d’autres références et d’autres compétences, et une expérience irremplaçable, mais notre marque familiale, son esprit et ses valeurs, n’ont jamais cessé de m’habiter. Lorsque la Maison Tamboite a du interrompre ses activités dans les années 80 je n’étais pas disponible pour reprendre le flambeau, mais je crois que j’ai toujours su que le jour arriverait.
L’opportunité s’est présentée il y a maintenant presque deux ans.

Journal du luxe : D’où vous est venue cette passion pour les vélos ?

Frederic Jastrzebski : J’imagine qu’elle est génétique ! Je crois aussi que cette passion tient beaucoup à ce que le vélo peut représenter en termes de pureté, en termes d’élégance dans la simplicité, en termes de liberté aussi.

« Pureté, élégance, simplicité, liberté »

C’est un formidable support d’expression créatrice, un formidable laboratoire de design et de technologie où la recherche de la perfection et du parfait équilibre entre le beau et l’utile peuvent s’exprimer pleinement.

vélo luxe

À bien y réfléchir, au-delà du vélo, c’est une passion qui tient aussi beaucoup à notre amour pour l’humain, à commencer par le client qui est au cœur de nos préoccupations quand nous fabriquons un modèle. Quelle meilleure motivation pour nos artisans que le plaisir esthétique et physique que ce vélo va procurer ?

Journal du luxe : Pouvez-vous décrire le concept de vos créations ?

Frederic Jastrzebski : Parmi tous les mots qui peuvent me venir à l’esprit pour décrire notre travail et le sens de nos créations, il y en a deux qui me semblent particulièrement significatifs : le mot « émotion » d’abord et le mot « rencontre » ensuite.

chaine de velo luxe

L’émotion, celle que nous ressentons et que nous voulons partager. C’est ce qui nous anime tout au long du processus de création, depuis le dessin des lignes générales de nos modèles jusqu’au choix des matières que nous allons mettre en œuvre. C’est aussi ce qui attise le soin que nous apportons à la conception ou à la sélection de chaque détail, de chaque pièce et de chaque technologie que nous mettons en œuvre.

« Une alchimie assez extraordinaire »

La rencontre, c’est ce moment magique où notre modèle, notre création, qui existe originellement pour elle-même, ou pour la beauté du geste, va devenir celle du client qui se l’approprie et pour lequel nous allons la réaliser. Cette réalisation strictement sur-mesure fait de chaque vélo qui sort de nos ateliers une œuvre unique conçue spécifiquement pour chaque propriétaire et pourtant respectueuse de notre création. Cette rencontre entre un modèle et un client est en fait une alchimie assez extraordinaire.

Journal du luxe : Peut-on dire que vos vélos font partie intégrante de l’univers du luxe ?

Frederic Jastrzebski : Je ne me risquerai certainement pas à vous livrer une définition du luxe. Ce dont je peux vous parler en revanche, c’est du caractère exceptionnel des savoir-faire mis en œuvre pour la réalisation de nos modèles, de la constante quête d’excellence de chacun de nos artisans et par conséquent de la rareté des produits que nous livrons.

« Sincérité et valeurs, le sens de notre marque

Notre démarche ne souffre d’aucune compromission. Les contraintes de temps et de coûts ne rentrent pas en ligne de compte. C’est ce qui fait la sincérité de nos produits et leur valeur. Et c’est là aussi le sens de notre marque.

Journal du luxe : À qui vos créations sont-elles destinées ?

Je dirais tout simplement à tous ceux qui sont en mesure de les apprécier, pour une raison ou pour une autre ! Elles me semblent toutes légitimes.

exposition vélo luxe

« Séduire bien au-delà du monde des cyclistes »

D’ailleurs, comme en matière d’art, il est fascinant de constater qu’il n’y a pas vraiment de profil type de l’amateur. En revanche, ce qui me semble profondément satisfaisant c’est de constater que cette émotion, qui est un peu notre ligne directrice, nous permet de séduire bien au delà du monde des cyclistes pratiquants et que nos vélos sont souvent perçus comme des alternatives à d’autres « achats passion » comme l’horlogerie, la joaillerie ou l’art.

Journal du luxe : Vous exposerez sur le Salon du luxe Paris 2016, quel message souhaitez-vos diffuser aux décideurs du luxe ?

Je ne crois pas disposer d’une quelconque légitimité qui me permettrait de livrer des messages aux décideurs du luxe. Et puis j’avoue que le temps me manque encore pour prendre le recul nécessaire à l’observation et à l’analyse d’un secteur aussi vaste que je peine à définir.

selle vélo de luxe

Ce qui me préoccupe au quotidien ce sont nos clients, nos créations et l’alchimie de la rencontre entre les deux. Je ne cherche pas de modèle pour me guider dans cette démarche. J’avance, en m’en tenant à un seul et unique principe: la sincérité de nos créations et de nos réalisations. Je suis convaincu que si je devais ne retenir qu’un seul principe, c’est là celui qui me permettra de livrer à la génération qui me suit une entreprise qui ait à la fois du sens et de la valeur.

Journal du luxe : Pour finir, quel est votre « luxe » à vous ?

Je dirai que c’est le temps.

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