Asie : les nouvelles attentes des consommateurs de Luxe

Publié le par Journal du Luxe

Quelles sont les nouvelles façons de consommer le Luxe en Chine, à Hong Kong, en Corée du Sud, au Japon et en Russie ? L’étude World Luxury Tracking menée par l’institut Ipsos met chaque année en lumière les grandes tendances, les usages et les attentes des clients du Luxe dans une zone géographique définie. Pour cette rentrée, elle dévoile les résultats sur la zone « Grand Est » en s’appuyant sur 5.700 interviews combinées avec une approche sémantique en topic modelling.

Ce qu’il faut en retenir.

Un Luxe de l’intime

Nous l’évoquons dans notre dossier spécial consacré à la Nouvelle Femme Chinoise : le Luxe s’inscrit de plus en plus dans l’expression de l’individualité. Une approche partagée dans toute la zone étudiée où le désir de personnalisation bondit de 11 points par rapport à la période 2015-2016. Fait notable : si le désir du sur-mesure est essentiel pour 86 % des Millennials consommateurs de Luxe, il l’est également pour des profils plus seniors, 74 % des plus de 50 ans interrogés étant à la recherche du ad hoc.

Si elle s’inscrit définitivement dans l’intime, la consommation de Luxe est considérée comme un marqueur social pour 79 % des consommateurs. Une considération statutaire particulièrement visible chez les cibles féminines qui représenteraient par exemple 40% des ventes de Maserati en Chine, « choisissant les modèles les plus puissants et coûteux ».

Cette individualité s’exprime du reste dans une dimension sociale, la communauté proche restant la principale source d’influence (44 %). Shopping travelers, ces consommateurs iraient également chercher leurs inspirations à l’international, notamment lors de leurs voyages : 93% des Chinois, par exemple, savent ainsi ce qu’ils vont acheter avant même de décoller.

Dans ce contexte, quid des influenceurs ? L’étude menée par Ipsos démontre que leur rôle reste majeur dans les parcours d’achat, touchant les plus jeunes et – là aussi – les plus âgés. Une nouvelle Silver Influence à surveiller de près ?

De nouvelles exigences de consommation

Autre point-clé de l’étude, le Luxe, sur cette zone Grand Est, nourrirait de nouvelles perceptions. Informés, les consommateurs développeraient ainsi des approches de plus en plus pragmatiques, n’hésitant pas à critiquer les écarts et les excès des Maisons de Luxe.

Cette philosophie va de pair avec de réelles exigences en matière d’authenticité, de qualité et de service, autant de valeurs qui résultent de l’étude sémantique. Le besoin de voir et de toucher le produit reste ainsi un gage de sureté, voire une nécessité exprimée par 76% des répondants. Une tendance de consommation qui ne nuit cependant pas à l’intérêt que les répondants portent aux sites d’e-commerce : 62 % y font leurs achats, là où le web-shopping n’atteint « que » 37 % des sondés de l’ensemble de la zone.

Au cœur des usages, le web-to-store aurait ainsi de beaux jours devant lui, à considérer que les stratégies en place assurent une réelle fluidité d’achat au consommateur. Se diriger en magasin, oui, mais seulement si l’on a la garantie d’y trouver le produit convoité ! Se diriger en magasin, oui, mais seulement pour y vivre une expérience à part entière, leadée par des procédés innovants et par des conseillers de vente assurant un « confort ressenti en magasin », critère essentiel pour 89 % des répondants.

Ce dernier constat s’inscrit dans une dynamique mondiale : l’omnicanalité, la clé du luxury retail ?

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