Biennale de Paris : le design à l’honneur
Publié le par Journal du Luxe
Sous la verrière du Grand Palais, au coeur de la capitale française, la Biennale des Antiquaires de Paris présentera, du 8 au 16 septembre, quelque 5.000 oeuvres et objets, parmi le plus beau et le plus cher du marché de l’art.
Désormais annuelle tout en gardant son nom légèrement modernisé, « La Biennale Paris », l’un des grands événements internationaux du monde de l’antiquité avec la Fine Art Fair de Maastricht (Pays-Bas), la Masterpiece de Londres et la Foire de Bâle (Suisse), fête son 30e anniversaire en s’ouvrant au design et à la création contemporaine.
Après deux éditions en demi-teinte, la Biennale ambitionne toujours de « défendre et promouvoir l’excellence et le raffinement à la française », selon le Syndicat national des Antiquaires qui l’organise depuis 1962, sous l’impulsion de l’ancien ministre de la Culture André Malraux. L’aventure a réellement démarré en 1956 avec la Foire des Antiquaires de Paris devenue rapidement une référence.
« L’ADN de la Biennale n’a pas changé : celui d’un salon historique et patrimonial, comme un musée éphémère qui traverse les siècles, où les styles et époques dialoguent, avec une passerelle entre le monde des antiquités et l’art contemporain, dans l’écrin du Grand Palais », explique à l’AFP Mathias Ary Jan, président du SNA.
« Face à la concurrence internationale et Internet qui a bouleversé le marché de l’art, l’événement devient annuel. Un salon seulement tous les deux ans n’était plus adapté. Pour ses trente ans, la Biennale se tourne vers l’avenir avec une nouvelle génération de marchands, des galeristes émergents, mais aussi en s’adressant à un plus large public« , ajoute M. Ary Jan.
Selon le président des antiquaires français, le marché des antiquités ne connaît pas la crise: « quand on présente des objets d’exception, l’intérêt est toujours très vif. La présence très majoritaire de galeries françaises donne à la Biennale sa singularité vis-à-vis d’autres salons en Europe », assure-t-il.
– 3.000 ans d’Histoire –
Pour ce 30e anniversaire, la Biennale de Paris accueille 85 exposants dont un tiers d’étrangers qui présenteront tableaux, sculptures, mobiliers, bibelots et haute joaillerie, dans des mises en scène toujours spectaculaires, balayant 3.000 ans de l’histoire de l’art.
L’une des oeuvres les plus anciennes sera un vase tripode chinois datant du 7e siècle avant J.C. présenté par la galerie belge Ming-Ki. A l’opposé, le Français Michel Giraud exposera un remarquable cabinet en marqueterie de André Groult (vers 1930).
Spécialisée dans les grands mouvements du design français, belge, italien et américain des années 1950 à nos jours, la galerie parisienne Martel-Greiner présentera une rare paire de bibliothèques « Vasarely » par Emiel Vernneman (circa 1970).
Sous le « carrousel céleste » constitué de bannières monumentales spécialement créées par Jean-Charles de Castelbajac, la Biennale accueillera la collection hors normes de qualité muséale consacrée à Napoléon par le Français Pierre-Jean Chalençon.
A la veille de l’ouverture, un grand dîner de charité au milieu des oeuvres, sous la nef du Grand palais, et réunissant 750 collectionneurs internationaux, sera donné au profit de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de guerre (Aliph).
De l’acheteur fortuné au néophyte, en passant par le simple amateur de belles choses, la 30e Biennale table sur 40.000 visiteurs, « avec sans doute parmi eux les collectionneurs de demain », espère Mathias Ary Jan.
Jfg/ial/mw/lch