Le Château Latour rouge devient le 1er grand cru classé certifié bio

Publié le par Journal du Luxe

Le classement de 1855 répertorie les plus grands crus bordelais. Initié par Napoléon III pour l’exposition universelle de 1855, ce classement reste une référence en matière de vins d’exception malgré les évolutions et les critiques qu’il a pu subir. Le Château Latour figure à la 3ème place de ce prestigieux classement et il est en train d’amorcer une petite révolution dans le milieu, en devenant le premier cru classé à être certifié issu de l’agriculture biologique.

Le bio, une certification commerciale ?

C’est sur Twitter que le directeur général du château a partagé la bonne nouvelle. « Certified!! » s’est-il réjoui en légende de la photo du certificat Ecocert de son domaine. Une façon d’annoncer l’entrée du Château Latour dans une nouvelle ère. Si la certification vient d’être annoncée, elle figure dans les papiers du château depuis quelques années, le temps de répondre à tous les critères du bio tout en préservant le goût originel du vin… Le temps, également, de communiquer sur cette évolution majeure pour le Grand cru.

Si le Château Latour est le premier grand cru classé à sauter le pas, d’autres vins bordelais, bien classés eux aussi, ont décidé de s’engager sur la même voie. En biodynamie depuis 2013, le Château Palmer à Margaux a par exemple reçu la certification en 2017.

La conversion au bio, une nouvelle norme ?

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Les autres crus du classement de 1855 semblent être en route vers une certification et certains préparent même déjà l’avenir. Le château Montrose, par exemple, a déjà fait passer 65% de son vignoble à l’agriculture biologique et la conversion n’a eu aucune incidence sur la qualité du vin. Si certains sont déjà bien avancés dans les démarches, d’autres effectuent pour l’instant des essais à l’image de Pédesclaux, Pichon Longueville Comtesse de Lalande ou Marquis de terme. La Bourgogne, autre vivier de grands crus français, est également relativement développée au niveau de l’agriculture biologique puisque les vignerons bourguignons ont toujours apporté plus d’intérêt à la vigne qu’au chai.

Il faut dire que l’agriculture biologique ne correspond pas à tous les vignobles. Si l’environnement bordelais permet aux vignes de profiter de conditions météorologiques et géologiques privilégiées – L’Aquitaine figure en tête de peloton des vignobles biologiques, avec la zone Provence-Alpes-Côte-D’Azur -, tous les terroirs n’ont pas cette chance. Pensons par exemple à l’Alsace et ses fameux vins blancs ou à la région Champagne qui subit les frasques du climat. Privilégiée, certes, mais pas intouchable, la Gironde a elle aussi été victime de l’environnement avec les violentes grêles survenues en mai dernier qui ont détruit une bonne partie de la production à venir…

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