La French Beauty, leader du marché de la cosmétique.

Publié le par Journal du Luxe

La FEBEA (Fédération des Entreprises de la Beauté) a mandaté le cabinet d’études Asterès et CH2 Conseil pour mener une étude macro-économique consacrée à la filière cosmétique en France. Que faut-il en retenir ?

Un leadership Beauté historique

Avec plus de 45 milliards d’euros de chiffre d’affaires généré par l’ensemble de la filière, l’industrie française des cosmétiques occupe une place de leader international en concentrant 23% des parts de marché. À ce chiffre s’ajoutent quelques 14 milliards d’euros d’exportations par an alors que le secteur a enregistré une croissance de ses exportations de +5% entre 2010 et 2018, soit un point de plus que la moyenne au niveau global.

Chiffres Marché de la Beauté France

Les points forts ? Tout d’abord, une capacité inouïe à innover : 2% du chiffre d’affaires du secteur serait ainsi dédié aux travaux de recherche et de développement, soit environ trois à quatre brevets déposés par million d’euros dépensé. Nouvelles formulations, packagings réinventés, procédés retail d’un nouveau genre : les pistes de développement sont multiples comme en témoignent les nombreuses innovations Beauté présentées il y a quelques semaines sur le Salon VivaTech 2019.

Du reste, cette suprématie cosmétique serait également à imputer à l’image positive du Made in France, synonyme de qualité, de savoir-faire et d’une certaine représentation de la tradition. Une approche qui vient consolider une réalité terrain : selon l’étude, 82% des entreprises cosmétiques françaises bénéficieraient ainsi d’un actionnariat familial unique, un constat lui même appuyé par le fort ancrage territorial de ces sociétés avec près de 67% des implantations du secteur basées en région.

L’émergence de nouveaux acteurs

Mais ce rayonnement pourrait néanmoins se voir confronté à un changement de paradigme impulsé par la conjoncture internationale.

Alors qu’il concentre 246.000 emplois – dont 66 % sur le territoire -, le secteur cosmétique français, doit aujourd’hui faire face à une nouvelle concurrence venue d’Asie – Japon, Corée du Sud ou encore le newcomer Chinois – et à la consolidation de marchés voisins, tels que l’Italie. Popularisés par des politiques d’expansion, par l’essor du e-commerce et par l’avènement des réseaux sociaux, ces acteurs venus d’ailleurs doivent également composer avec les DNVB, ces jeunes marques nées sur Internet à l’instar de Glossier (100 millions de dollars de ventes en 2018) ou de Kylie Cosmetics (630 millions de dollars depuis son lancement en 2015).

Chiffres industrie cosmétiques et beauté en France

Dans ce contexte, les marques françaises n’ont cependant pas dit leur dernier mot et pourraient bien compter sur des alliées de taille : les Maisons de Luxe. Conscientes de l’attrait des consommateurs, et notamment des Millennials, pour le segment de la cosmétique – véritable porte d’entrée sur leur univers de marque -, ces dernières n’hésitent plus à accélérer leur offre, à multiplier les collaborations d’influence et à déployer des opérations d’envergure à l’image de la récente Dior Pink City. De quoi inspirer Hermès qui, dans les prochains mois, devrait également se lancer pour la toute première fois sur le créneau de la Beauté …

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