Heron Preston : Authorized Fakes, faire du vrai avec du faux.

Publié le par Journal du Luxe

Un produit contrefait peut-il ré-intégrer un marché officiel ? Un sujet d’envergure, objet du nouveau concept développé par la marque américaine en vogue Heron Preston.

Une question d’authenticité

Telle est la rançon de la gloire. Alors que le marché de la contrefaçon pourrait cette année coûter près de 60 milliards d’euros aux fabricants européens des 11 secteurs les plus touchés – dont l’habillement ou encore l’horlogerie -, c’est en découvrant des copies de ses pièces sur le marché chinois que le designer Heron Preston, créateur du label de mode éponyme, s’est interrogé sur l’essence même de ces dernières. « La question est celle du challenge de l’authenticité et de la possibilité de transformer une copie en pièce légitime. Comment renverser le procédé ? Quel est l’exact opposé du faux ? » s’est-il interrogé sur Instagram.

Une ligne exclusive, Authorized Fakes

Si le détournement de faux a régulièrement inspiré les Maisons de Luxe – on se souvient notamment de Gucci qui frappait ses créations d’un logo GUCCY -, Heron Preston va ici plus loin en réalisant l’acquisition d’un lot de pièces contrefaites.

Les articles incriminés ont ensuite été corrigés – des lettres en surimpression orange viennent se juxtaposer au patronyme mal orthographié dans les copies – et frappés de la mention « A.F » pour Authorized Fakes, littéralement « Faux autorisés ».

Un retail mystère

Datés, siglés et signés de la main du styliste, ces produits en édition limitée ne devraient pas être commercialisés via les circuits de vente traditionnels. Le projet se veut cohérent : né dans la rue, il devrait légitimement voir son aboutissement de la même façon. « Ce projet est pour la rue ! Aucun retailer ou robot ne s’en emparera. Vous pourrez uniquement vous le procurer par moi. Restez connectés pour plus de détails sur la façon dont vous pourrez mettre la main sur cette idée unique » a ainsi précisé Heron Preston sur son compte officiel.

Lancé début 2017, la griffe a enregistré un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros en seulement deux années d’activité. Un succès qui n’a pas échappé à Farfetch qui a fait l’acquisition l’été dernier de la holding New Guards Group, propriétaire de Heron Preston mais également de Off-White, label de Virgil Abloh.

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