La lettre d’amour de Jean Paul Gaultier à l’upcycling.

Publié le par Journal du Luxe

« Adieu le flambant neuf, bonjour le flambant vieux ! ». Durant son dernier défilé de Haute Couture, le créateur français a dévoilé une missive aussi personnelle qu’engagée.

La Haute Couture version récup’

Gigi et Bella Hadid, Mylène Farmer, Boy George, Paris Jackson, Rossy de Palma… Ce mercredi 22 janvier, nombreuses étaient les célébrités – muses et supermodèles – à fouler le podium du Théâtre du Châtelet pour accompagner les adieux annoncés de Jean Paul Gaultier à la Haute Couture.

Mais à bien y regarder, les véritables stars de la soirée étaient sans conteste les silhouettes, véritables clins d’oeil aux obsessions fashion qui ont jalonné les cinq décennies de carrière du créateur : la marinière réinventée à l’infini, les corsets à bonnets pointus, les inspirations ethniques et post-punk… Le tout agrémenté d’un fil rouge : les pièces qui se sont succédées pendant le show – d’une durée de plus d’une heure – étaient pour l’essentiel cousues à partir de matériaux de récupération divers et variés.

Un fashion statement calligraphié.

À l’entrée de son défilé, Jean Paul Gaultier a en effet distribué à son public une lettre aux allures de note d’intention. « Je pense que la mode doit changer, y écrit-il. Il y a trop de vêtements, et trop de vêtements qui ne servent à rien. Ne les jetez pas, recyclez-les ! Un beau vêtement est un vêtement vivant ».

« Quand j’étais enfant, ma mère me racontait comment elle reprenait les pantalons abîmés de mon père pour s’en faire des jupes, explique t-il. Ça m’a marqué. On peut aimer un vêtement à nouveau en le transformant ! C’est ce que je fais depuis mon premier défilé, notamment avec les jeans. Mes jeans ! Dans mon premier défilé comme dans le dernier, il y a des créations faites avec des jeans que j’ai portés (…) Ce soir, vous voyez ma première collection Haute Couture upcycling. J’ai ouvert tous les tiroirs, j’ai récupéré toutes mes anciennes collections, tout ce que j’ai chiné en voyage ou aux puces pour en faire des confettis et les réutiliser. J’ai utilisé mes archives comme de la matière, je les ai malmenées, mélangées, tressées…  Tout un travail d’Artisanat et de Couture. Adieu le flambant neuf, bonjour le flambant vieux ! Ce que j’ai fait à mes débuts sans moyens, je le fais aujourd’hui avec mon patrimoine pour donner vie à des créations nouvelles. »

Tuniques en accumulation d’anciens corsets ou de ceintures, jupe réalisée à partir de morceaux de chemises, robe faite de tenues d’enfants… Un parti-pris aussi créatif qu’engagé qui, peut-être, guidera le prochain projet du couturier. À l’annonce de son ultime défilé, celui-ci annonçait en effet son implication dans un futur concept, sans plus de détails.

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