Burberry, Brexit, ouverture au public… Que réserve la Fashion Week de Londres ?

Publié le par Journal du Luxe

Après New York, la Fashion Week pose vendredi ses valises à Londres avec jusqu’à mardi plus de 80 présentations des collections femmes automne-hiver 2019-2020. A ne pas manquer : le deuxième défilé du nouveau styliste de Burberry, Riccardo Tisci.

Le designer italien, ex-Givenchy, a pris en mars 2018 la succession de Christopher Bailey, avec pour mission de donner un nouveau souffle à la vénérable maison fondée en 1856. Les ventes ont été mitigées en fin d’année, dans la lignée de celles des dernières années.

Burberry Londres
© Burberry

Le créateur a affiché ses ambitions dans Vogue en déclarant vouloir « préserver l’héritage Burberry » mais aussi « aller avec le temps, avec la modernité ».

Pour l’anecdote, le défilé aura lieu le dimanche 17 à 17H00 locales (17H00 GMT), 17 étant le chiffre fétiche de l’Italien: @riccardotisci17 (sur Instagram) avait quitté sa famille à 17 ans pour se lancer dans la mode.

La Fashion Week proposera le même jour la nouvelle collection Victoria Beckham. La spécialiste du chic et sobre, habituée des podiums new-yorkais, a fêté l’an passé les dix ans de sa marque en défilant pour la première fois à Londres.

Créatrice désormais respectée dans le paysage de la mode, l’ancienne Spice Girl navigue encore en eaux troubles côté finances, avec des pertes en hausse à 10,3 millions de livres (11,7 millions d’euros) pour l’année 2017, selon des chiffres publiés en décembre.

La journée de dimanche verra également défiler deux icônes de la culture punk rock britannique, Vivienne Westwood et Pam Hogg, mais aussi le Français Roland Mouret, maître dans l’art de sublimer le corps féminin, et Fashion East, l’incubateur de talents de Lulu Kennedy.

Du gros aussi lundi, avec Roksanda, J.W. Anderson, Christopher Kane et David Koma, quatre stylistes incontournables de la scène britannique.

– Brexit: les créateurs « inquiets » –
Les deux premières journées, vendredi et samedi, feront la part belle aux jeunes talents: Matty Bovan, Ashley Williams, Molly Goddard, Simone Rocha, les élèves de la prestigieuse école de mode londonienne Central Saint Martins, ou encore la multicarte Alexa Chung (designer, mannequin, chroniqueuse, présentatrice télé…).

A noter : alors que la Fashion Week n’est traditionnellement ouverte qu’aux acheteurs, journalistes et autres VIP, il sera cette fois possible pour le public d’y assister, partiellement en tout cas, via l’opération « London Fashion Week: Insiders ». Avec un ticket de 135 à 245 livres (153 à 278 euros), shopping, champagne, défilé et discussions avec des créateurs sont au programme.

La Fashion Week peut se féliciter de la hausse des ventes de la mode au Royaume-Uni, de 5,5% à 30,9 milliards de livres (35,1 milliards d’euros) en 2018 pour le prêt-à-porter féminin, selon le cabinet d’analyse Mintel.

L’imminence du Brexit, programmé pour le 29 mars, pèse toutefois sur le travail des créateurs, nombreux à redouter une sortie sans accord. Elle serait synonyme du retour des formalités douanières.

« Le secteur est anxieux et inquiet », souligne Tamara Cincik, fondatrice du cabinet-conseil spécialisé Fashion Roundtable, interrogée par l’AFP. « Tant que le Brexit ne sera pas arrivé, il est difficile pour les entreprises de faire les ajustements nécessaires, car elles ne savent pas quelles seront les répercussions » sur leurs activités. 

eg/oaa/hh – AFP

Mode