Lorsque le Luxe est surréaliste

Publié le par Journal du Luxe

Cet article vous est proposé par Audrey Kabla, spécialiste en stratégie des marques de Luxe. Le Journal du luxe devient, en partie, collaboratif ! Si vous disposez d’une belle plume et que vous souhaitez nous soumettre un article exclusif, votre executive summary, une analyse du marché ou encore un essai, n‘hésitez pas à nous contacter ici

Qui n’a jamais souhaité vivre dans ses rêves ? Ou mieux encore, vivre un rêve éveillé ? Constamment, nous changeons le cours de notre réalité. Mais de quelle réalité parle-t-on ? Le surréalisme est une dictée de la pensée hors de tout contrôle, de raison ou d’obligation morale. Voici des principes qui font de moi une adepte du surréalisme !

Crédits : Audrey Kabla

Les faiseurs de ce courant nous expliquent que la réalité dépasse l’entendement que nous en avons. Le monde dans lequel nous vivons nous incite à être responsable et à entrer dans des cases. Le rêve semble alors plus réel que le quotidien. Nous y faisons ce que nous souhaitons, sans raison particulière. La décence et l’annihilation de nos désirs n’ont pas de place dans la quête de soi. Seules l’émotion et l’envie comptent. Cela ne vous rappelle rien ?

Superflus, inavoués et parfois inconscients, ces désirs ont un sens caché que les surréalistes se plaisent à exprimer dans l’Art … et que nous nous plaisons à assouvir dans le Luxe !

Mon Luxe, mon surréalisme

Luxe et Surréalisme

Le surréaliste décrypte la complexité merveilleuse de la vie humaine lorsque le Luxe la célèbre. Il existe un rapport très fort de soi à soi-même. Dans le Luxe hédoniste, il n’y a de plaisir que pour soi. On ose assumer ses folies et construire sa propre vision du bonheur. Au mode de vie épicurien s’ouvre le surréalisme.

Le surréalisme me donne le droit de voir la vie comme je l’entends. Je l’ai aimé avant même de connaître son existence.

Ne peut être Luxe qu’une marque qui donne envie. Il faut qu’elle fasse appel à votre imaginaire, qu’elle soit inatteignable, mais plus important encore, qu’elle vous transcende ! Dans l’étymologie du mot Luxe, nous retrouvons certes « lumière » et « abondance » mais on comprend aussi « luxation » … le fait d’être « hors de », de sortir de son quotidien. Si ce n’est pas surréaliste tout cela !

Dernier point qui marque le Luxe du surréalisme :le temps. Le temps donne de la substance. Les surréalistes aiment à dire qu’il n’est pas linéaire. Il ne passe pas, c’est nous qui passons à travers lui. D’où le désir de marquer son temps, de devenir intemporel dans des moments et dans de beaux objets. Le Luxe nous en rapproche. Nous laissons avec lui notre empreinte. Il en profite pour ralentir le temps dans un monde dicté par le « See-now Buy-now ».Il joue même au « slow digital » et au « post-digital ».

Mais qui sont ces penseurs surréalistes qui ont tout compris à la philosophie du Luxe, selon moi ?

Ils sont écrivains, peintres, sculpteurs. André Breton est le premier à définir ce cours dans son œuvre Manifeste du surréalisme. Vous connaissez peut-être Magritte, Manray, Paul Eluard, la liste est longue. Et puis, il y a celui que certains considèrent comme le père spirituel du surréalisme : Lewis Caroll, auteur du livre Les aventures d’Alice aux pays des merveilles.

Credits : Le Larousse

L’adaptation de Disney Alice au pays des merveilles est depuis toute petite mon dessin animé préféré. Une histoire déroutante dans laquelle Alice visite des mondes, rencontre des personnes et vit des expériences toutes plus farfelues les unes que les autres. Elle apprend, elle grandit et rêve surtout.

Et puis il y a ce personnage qui me plait tellement : le chat. Sa personnalité est inspirée de celle de Salvador Dali qui passait beaucoup de temps dans les studios Disney à ce moment-là. Il est temps de parler de celui que je nomme le Prince du surréalisme !

Dali, le surréalisme et la création

Le Luxe et le surréalisme ont eu le plaisir de se croiser de nombreuses fois. Salvador Dali nous révèle d’ailleurs des liens merveilleux entre l’Art et le Luxe marchand du XXème siècle. De son alliance avec Elsa Schiaparelli sont nés le « chapeau chaussure », la «robe homard ou le confident. Ce dernier est exposé à l’Espace Dali.

Crédits : npr.org / npr.org / archiexpo.fr

Le rose shocking de la Maison Schiaparelli se mêle aux mains surréalistes qui dessinent les contours de ce fauteuil utilisé à l’époque par les couples illégitimes.

 » L’unique différence entre un fou et moi c’est que moi je ne suis pas fou !  »  Salvador Dali

Crédits : daliparis.com

Le Meurice s’est inspiré de Salvador Dali pour enrichir son ADN émotionnel d’une facette surréaliste. Nous saluons d’ailleurs l’audace de la campagne publicitaire pleine de rêves et d’humour. Le Palace rend hommage à Salvador, avec l’œuvre de Philippe Starck qui orne le plafond du restaurant Dali du palace.

Crédits : lhotellerie-restauration.fr / adeevee.com

Salvador Dali en 7 points clés :

  1. C’est un enfant « pansement » (il remplace un premier enfant qui est décédé). Il porte le même nom que lui, le sauveur : Salvador Dali. Il le sait mais cette conception devient réelle lorsque ses parents l’emmène se recueillir sur la tombe de son frère et qu’il lit « Salvador Dali ». Il a 5 ans.
  2. C’est le prince du surréalisme, je le répète mais c’est important. Il est obsédé par le temps qui passe. Parmi ses œuvres les plus connues, nous retrouvons la persistance de la mémoire avec les fameuses « montres molles ». Dali a peur du temps qui s’écoule. Il finit par s’inscrire hors du temps.
  3. Sa femme Gala est sa muse. Il signera même certaines de ses œuvres au nom de Gala. C’est elle aussi qui gère les finances. Il rend hommage à sa femme et aux femmes en général avec  la conception de l’éléphant aux « pattes arachnéennes ». Cette œuvre explique que l’homme ne peut atteindre sa toute-puissance que par le soutien de sa femme. C’est elle qui représente la source de son succès.  Voici qui explique en partie l’amour de Lady Gaga pour l’oeuvre de Dali.
Crédits : ladygaga.wikia.com/

Petit, il voulait d’abord être « cuisinière » puis devenir Napoléon. Touche-à-tout, il est écrivain, réalisateur, peintre, sculpteur, directeur artistique. C’est un artiste complet qui a le sens du commerce. Dali créé le logo de Chupa Chups. Il dessine aussi plusieurs couvertures du magazine Vogue.

« Le secret du succès ? Offrir du bon miel à la bonne mouche, au bon moment et au bon endroit. » Salvador Dali.

Crédits : flickr.com/photos/pecaenrique1502

Il s’est inspiré de l’icône américaine Mae West pour la conception du sofa bouche. Il représente d’ailleurs le visage de l’actrice dans un design d’intérieur. C’est la naissance de l’appartement surréaliste.
Salvador Dali organise sa vie entre Figueras, Paris et New York. Il a vécu à Montmartre puis s’est installé au Palace Le Meurice dans lequel il a vécu la majorité de ses jours parisiens.
Salvador Dali a été gentiment remercié du clan des surréalistes. Il gagnait trop bien sa vie, qu’il voulait somptueuse et à son image. Peut-être, qu’être le prince du surréalisme signifiait comprendre son lien légitime avec le Luxe.

Existe-t-il d’autres produits ou d’autres marques surréalistes dans le Luxe ?

Oui bien entendu. La maison Baccarat se plait à créer des pièces surréalistes telles que le Sablier du Luxe par Yu Tian ou le lampadaire à bascule avec Philippe Starck, inspiré à nouveau de l’œuvre de Salvador Dali.

A lire Itinéraire dans l’univers de Baccarat

Crédits : fornasetti.com

 

La référence du savoir-vivre surréaliste est incarnée par Fornasetti. « Designer de rêves », cette maison italienne de décoration d’intérieur prône la « folie pratique ».

 

 

Lors de la rédaction de cet article, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Jordan Rodney, en charge des relations presse pour Zarb Champagne. C’est un nom bien bizarre mais qui marque l’empreinte surréaliste de ses produits symboles de l’excellence française au look étourdissant. 

Crédits : Zarb Champagne

 

« Il y a toujours un moment dans leur vie où les gens s’aperçoivent qu’ils m’adorent » confie Salvador Dali.

Moi je l’aime depuis toujours…

Je vous remercie d’avoir partagé ce moment Dalinien avec moi. Cet article a vu le jour au son des vagues de l’Océan Pacifique à Santa Monica (Los Angeles).

Je remercie également l’espace Dali pour toutes ces précieuses informations que j’ai réunies lors de mes nombreuses visites. .

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