Koï Magazine, vers une redécouverte des spécificités de la culture asiatique

Publié le par Journal du Luxe

Nouvel arrivé de la presse magazine papier en France, Koï s’adresse à toute personne, particulier comme professionnel désirant approfondir, loin des clichés,  ses connaissances sur la culture asiatique. Un nouvel outil d’interculturalité susceptible de servir les décideurs du luxe demain.

Une carpe à contre courant des amalgames interculturels

Le projet du magazine Koï est né d’un constat de méconnaissance criante au sein de la population française et des professionnels au sujet des asiatiques.

En effet, trop souvent encore, par facilité ou ignorance, des mots-valises comme « les chinois » sont utilisés au quotidien ou lors de meetings pour désigner les populations, effaçant ainsi leurs singularités.

Cherchant à dépasser les préjugés accolés aux asiatiques et du même coup améliorer la visibilité médiatique d’une diaspora sous-estimée, Julie Hamaïde, journaliste d’origine eurasienne a fondé un magazine au nom évocateur de Koï, clin d’œil à la carpe japonaise, symbole de force et de persévérance, rendant hommage à sa capacité à remonter le courant.

CARPE KOI
Carpe Koï estampe par Hiroshige Ando

Le magazine, lauréat du prix Presstalis de l’innovation print remis par le jury Media Maker, promet de rendre aux asiatiques leurs différences, leur complexités, leurs colères ainsi que leurs espoirs.

Ce magazine de société bimestriel propose à travers des reportages, des enquêtes et des interviews pour plonger dans le quotidien des représentants de la diaspora asiatique et plus particulièrement d’Extrême-Orient.

Il sera ici question d’anecdotes et d’investigations relatives aux quatre dragons (Corée du sud, Taiwan et Singapour et Hong-Kong notamment) ainsi qu’aux nouveaux pays exportateurs (Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Vietnam et Philippines).

Un nouveau média pour comprendre les singularités culturelles, un enjeu pour la pénétration des marques dans le marché asiatique

Qu’ils s’agissent de postes en développement produit comme en Retail, la compréhension des spécificités culturelles n’est plus un atout, c’est une nécessité.

Faisant l’objet d’une interview forte instructive dans ce premier numéro du magazine Koï, Mai Lam Nguyen-Conan, présidente de l’institut de conseil ViaVoice, spécialisée sur les questions d’interculturalité et dans la gestion des différences, prône le déploiement d’un marketing ethnique contrastant avec un marketing « exotique » pensé sous un angle exclusivement occidental.

L’univers de la lunetterie, sous la houlette de la marque Oakley a réussi à mener avec succès un marketing ethnique efficace en prenant en compte les caractéristiques morphologiques des asiatiques. Ayant une arête nasale peu marquée, les lunettes commercialisées à destination de la clientèle asiatique ont depuis lors bénéficié de la pose de plaquettes en métal de façon à maintenir la lunette.

Outre les marchés extérieurs, Mai Lam Nguyen-Conan déplore l’absence de produits spécifiques pensés pour les communautés asiatiques vivant sur le territoire français.

Ces représentants de la diaspora asiatique ont des comportements de consommation spécifiques qui ne sont pour l’heure qu’insuffisamment ou pas du tout pris en charge par l’offre actuelle, tout secteur confondu.

Au-delà des considérations marketing, ce premier numéro propose des sujets aussi divers qu’intrigants à l’instar d’un décryptage de l’application de messagerie instantanée Wechat, une rencontre avec la seconde génération asiatique ou encore la découverte d’un club de sumo parisien.

Koï magazine est une belle initiative qui permet enfin de percer le secret des us et coutumes de nos voisins asiatiques, qu’ils soient de l’empire du milieu ou d’ailleurs.

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