Le film « Merci Patron » bouscule LVMH

Publié le par Journal du Luxe

Merci Patron a fait son entrée dans les salles de cinéma le 24 février 2016. Le documentaire se veut revendicateur envers les décisions du groupe LVMH et de son PDG Bernard Arnault.

Parti de rien, François Ruffin titille Bernard Arnault

C’est en automne 2012 que François Ruffin, rédacteur en chef du journal Fakir, se lance dans une course humoristique avec Bernard Arnault, PDG de LVMH.

Pour ce faire, le réalisateur sollicite la société Mille et Unes Productions, auparavant producteur du film Le Cauchemar de Darwin. Une société de production qui, depuis une quinzaine d’années, obtient des subventions du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) pour la réalisation de ses projets.

Le CNC refuse de subvenir au projet

Mais pour Merci Patron, « l’établissement public n’a pas souhaité subvenir aux besoins de Mille et Unes Productions » informe François Ruffin. Des subventions estimées à 80 000 euros selon le rédacteur en chef de Fakir.

françois ruffin
François Ruffin

Afin de pallier ce besoin financier, l’équipe du documentaire Merci Patron a fait appel au financement participatif. La plateforme Ulule.com lui a permis de récolter 21 023 euros. C’est supérieur aux attentes de François Ruffin, qui espérait recueillir 15 000 euros destinés aux finitions du documentaire.

Un fait qui suscite l’intérêt du site d’information Mediapart.fr. Les journalistes du média digital se sont questionnés sur un lien possible entre l’homme le plus riche de France, Bernard Arnault, avec le CNC.

Une polémique qui n’en est pas à sa première parution puisque Gilles Balbastre, réalisateur des Nouveaux Chiens de garde, s’était heurté à cette même problématique pour la mise en place de son projet en 2012.

merci patron lvmh

Quoi qu’il en soit Merci Patron a fait son entrée dans le salles de cinéma le 24 février 2016 et il fait beaucoup de bruit.

Le combat d’un couple d’ouvriers contre LVMH

Jocelyne et Serge Klur fabriquaient des costumes Kenzo à Poix-Nord, près de Valenciennes. En 2007, l’usine Ecce ferme pour être délocalisée en Pologne. En cause, la demande des dirigeants de LVMH, à son sous-traitant Ecce, de baisser ses prix.

« Voir un colosse trembler devant une chose insignifiante, cela produit un effet libératoire pour le public »

Une actualité qui n’a pas échappé à François Ruffin. Le rédacteur en chef du « Journal fâché avec tout le monde. Ou presque. » s’est rendu à Forest en Cambresis, dans le nord de la France pour recueillir les témoignages du couple anciennement employé par Ecce.

À travers son documentaire, François Ruffin cherche à dénoncer « l’hypocrisie de certains grands patrons et les désastres des délocalisations ». Son arme ? l’humour, grâce auquel le réalisateur est parvenu à soutirer 26 000 euros à Bernard Arnault en guise de dédommagement aux ouvriers.

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Dans la lignée des Nouveaux Chiens de garde, Merci Patron a d’ores et déjà suscité l’intérêt des sociologues. L’un d’eux, Michel Pinçon, a décrit le film comme « illustrant le combat qui oppose aujourd’hui les tenants d’un libéralisme débridé et des gens qui souhaitent un peu plus de sécurité pour leur carrière et leurs enfants ».

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