La génétique pour sublimer la perle de Tahiti

Publié le par Journal du Luxe

Des scientifiques se sont penchés sur les règles de transmission génétique des huîtres produisant des perles de Tahiti. Une étude qui vise à distinguer les facteurs déterminant pour la production des plus belles perles polynésiennes.

Le marché de la perle dans le tourment

Les producteurs de perle émettent quelques difficultés à pérenniser leur activité durant ces dernières années.

En 2012, les recettes du marché de la perle ont chuté de 5% par rapport à 2011. Une tendance qui ne semble pas vouloir s’inverser.

perle tahiti

La perle noire, une des plus utilisées par les joailliers, représentait 90% des recettes de la Polynésie il y a vingt ans. Des exportations qui ont diminué de 30% aujourd’hui.

La crise du secteur perlier impacte la croissance économique de l’ensemble du territoire polynésien. Ce marché représente en effet 500 producteurs et 1 300 emplois direct. Il constitue la seconde source de revenu de la collectivité d’outre-mer, derrière le tourisme.

Le territoire de la Polynésie compte de moins en moins de fermes perlières. Les producteurs se montrent découragés face à une demande en baisse.

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Pour contrer cette crise, quelques scientifiques ont cherché à déterminer les facteurs entraînant la production des plus belles perles de Tahiti. L’objectif étant d’améliorer la couleur et le lustre des perles produites.

La science au secours du marché de la perle de Tahiti

Le Centre Ifremer du Pacifique a été sollicité pour mettre son expertise scientifique et technique au service de la filière perlicole de Polynésie française.

Les scientifiques se sont intéressés au système génétique de la Pinctada margaritifera, également appelée huître perlière à lèvres noires. Ce spécimen peuple en abondance les lagons polynésiens.

Ses perles sont reconnues par le fait qu’elles disposent d’une large gamme de couleur. Chin-Long Ky, scientifique ayant mené l’étude, s’est armé d’un « vaste réseau de producteurs afin de collecter des huîtres présentant des caractères biologiques peu communs : coquille rouge, blanche ou chair orange ».

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Ce type d’huître transmet des colorations particulières aux gemmes produites et présente ainsi un réel potentiel pour le secteur.

L’étude a permis de « constituer des cheptels de géniteurs et de réaliser des croisements artificiels en laboratoire », précise Chin-Long Ky. Les scientifiques sont ainsi parvenus à déterminer les règles de transmission génétiques, afin d’orienter la production des perles de plus grandes valeurs.

Cette avancée technologique devrait à terme permettre d’optimiser les productions perlières en Polynésie française. Reste à voir si cela sera suffisant pour attiser de nouvelles demandes.

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