Virgil Abloh prédit la fin du streetwear.

Publié le par Journal du Luxe

2019 aura-t-il signé le chant du cygne du streetwear ? Peut être bien à en croire les récentes déclarations de Virgil Abloh dans la presse britannique.

« Combien de t-shirts pouvons-nous posséder? »

À l’issue d’une année dense marquée, notamment, par son bref retrait de la fashionsphere, le créateur Virgil Abloh a livré sa conception de la mode contemporaine dans un grand entretien accordé au site britannique Dazed. Au cours de cette entrevue, le directeur artistique des collections Homme de Louis Vuitton et fondateur du label Off-White s’est en particulier interrogé sur le futur du streetwear, style qu’il a activement contribué à imposer sur les podiums. « Je dirais que le streetwear va probablement mourir (…) a affirmé Abloh. Son temps est révolu. Je m’interroge : combien de t-shirts en plus pouvons nous posséder, combien de hoodies, combien de sneakers ? ».

La fin d’une ère au profit d’une autre ? Probablement, selon le créateur américain qui s’émeut de « la formidable capacité du vintage à exprimer des croyances et un style personnel ». « Il y a tellement de vêtements cools dans les boutiques vintage, il s’agit juste de les porter, argumente t-il. Je pense que la mode va s’éloigner du marché du neuf pour davantage se plonger dans ses archives ».

2020 : la décennie du vintage ?

La notion de streetwear n’a par ailleurs rien d’antinomique avec la culture du vintage, d’autant plus que les codes de la rue ont parfaitement infusé le monde du Luxe depuis plusieurs années tant dans ses pratiques marketing que dans « l’arrivée au sein des Maisons de designers nés dans les années 80 et 90 (ndlr. Virgil Abloh est né en 1980) qui ne voient aucune subversion dans ces codes hip hop qu’ils perçoivent comme naturels », comme l’expliquait Nicolas Pellet (MAD) lors du dernier Salon du Luxe Paris.

Résultat : dans un ecosystème mode caractérisé par un turnover croissant des collections, de nombreuses pièces de luxe d’influence streetwear se retrouve aujourd’hui sur le marché du pre-owned. Selon les experts, le la seconde main aurait ainsi atteint 26 milliards d’euros en 2019 : de quoi présager un streetwear moins frontal, plus nuancé, mâtiné de pièces – street ou non – sourcées sur un marché de l’occasion portant en son sein des valeurs d’authenticité, de durabilité et d’exclusivité si prisées par les nouvelles générations et tribus du Luxe. Bienvenue dans les années 20-age.

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