Brexit : le Luxe britannique pourrait perdre 6,8 milliards de livres
Publié le par Journal du Luxe
Les professionnels du Luxe britannique s’alarment quant à l’impact économique que pourrait avoir une sortie de l’Union Européenne sans accord à la fin du mois.
Un impact majeur sur les résultats d’exportation
Alexander McQueen, Burberry, Rolls Royce… Selon une étude de l’institut Frontier Economics – mandatée par Walpole, un groupe de travail visant à défendre les intérêts de près de 250 marques de luxe établies au UK – la non signature d’un accord dans le cadre du Brexit pourrait bien générer une perte sèche de 6,8 milliards de livres sterling d’exportations annuelles pour le secteur du Luxe, tous segments de marché confondus.
À l’heure où 80% des produits de luxe britanniques sont destinés à l’export, 6 milliards de pertes seraient ainsi à imputer aux échanges avec la zone européenne – principal espace d’exportation depuis le Royaume Uni – et 0,8 milliards aux échanges avec la zone Asie Pacifique.
Dans un communiqué, Walpole insiste par ailleurs sur l’impact des divergences entre le marché britannique et les marchés à l’export, notamment en matière de coûts additionnels. La Grande Bretagne devra notamment renégocier les accords de duty free initialement négociés dans le cadre de l’Union Européenne avec certains pays tels que le Canada, le Japon, la Corée et Singapour.
Helen Brocklebank, CEO de Walpole, alerte le gouvernement sur les dangers encourus par le Luxe dans le cadre du Brexit : « Les acteurs du luxe britannique s’engagent à rester en Grande Bretagne mais nous perdons patience face à un gouvernement qui nous entraine vers le No Deal. Le secteur est prospère mais le coût lié aux exportations de biens et de services de luxe se chiffrera à près de 7 milliards de livres de pertes pour l’économie britannique et nous sommes persuadés que l’argent du secteur est destiné à renforcer notre pays, pas à l’affaiblir. Nous exhortons le gouvernement à exclure de façon catégorique toute issue qui ne se solderait pas par un accord. »
La fragilisation d’un Luxe en plein essor
Un « No Deal » pourrait ainsi bien entacher la croissance de 49% rencontrée par le secteur du luxe britannique sur la période 2013-2017, une tendance qui affiche des répercutions plus que positives sur l’ensemble du territoire, en particulier en matière de création d’emplois.
Pour Michael Ward, Managing Director des grands magasins Harrods, « le Luxe d’aujourd’hui est une véritable success story britannique, dynamisant l’emploi local, revigorant les chiffres du tourisme et mettant en avant la force de notre soft power sur la scène internationale. Nous voyons désormais l’impact dévastateur qu’un Brexit sans accord pourrait avoir sur l’industrie du Luxe. Le gouvernement doit catégoriquement rejeter le No Deal pour prévenir tout dommage supplémentaire sur ce secteur crucial et mettre fin à l’incertitude étouffe les entreprises à travers l’ensemble du pays. » Affaire à suivre, le 29 mars.