Exclusif
Rencontre avec Fred Pinel, fondateur de Pinel & Pinel
Publié le par Journal du Luxe
19h. Fred Pinel nous accueille quelques minutes avant l’inauguration de son flagship store de 140m2 à quelques pas de la Place de la Madeleine. Le sac à pizza haut de gamme ? C’est lui. De luxueuses et extravagantes malles intégrant un home cinema, une borne d’arcade ou un mécanisme à rotor pour accueillir les collections horlogères des plus passionnés ? Toujours lui. Entre coups de génie et coups de folie, la Maison parisienne Pinel & Pinel ne cesse de se réinventer. Rencontre exclusive.
Journal du Luxe (JDL) : Bonjour Fred. Pour un créateur qui s’est fait connaître par ses malles d’exception, ça fait quoi de poser ses valises quelque part ?
Fred Pinel (F.P) : Ça fait peur ! (rires) Heureusement, nous avons lancé une seconde boutique à Hong-Kong … ce qui me permet de m’échapper très régulièrement !
JDL : Comment avez vous appliqué votre vision créative à cet espace ?
F.P : La boutique a elle aussi été conçue autour de l’excellence, de l’art et d’une certaine folie. Cela fait plus de dix ans que notre Maison construit son image, ce n’est pas évident de se démarquer face à des mastodontes et de valoriser notre travail 100 % Made in Paris. Tout comme nos créations se distinguent de par leur nature et par les collaborations que nous mettons en place avec des artistes, j’ai voulu que cet espace soit reconnaissable. Cela passe forcément par les vitrines, qui, ici, changeront toutes les six semaines. En ce moment, nous y présentons une nuée de 5.000 papillons multicolores en origami. Chaque exemplaire a été façonné à la main par Christophe Emonet, des ateliers Cala. L’oeuvre a nécessité 4 mois de travail… Pourquoi le papillon ? Pour sa faculté à incarner la liberté et son côté non genré qui représente bien notre approche de la création. Un modèle vous plait ? Peu importe qu’il vous semble féminin, masculin ou neutre, l’important est de se faire plaisir.
JDL : Vous présentez ici vos dernières collections et des malles en « prêt à porter ».
Malle aux trésors, malle aux souvenirs, malle de voyage… que vous évoque cet objet ?
F.P : Avez vous remarqué qu’une malle peut être quelque chose de très égoïste si on ne l’ouvre pas ? Aujourd’hui, elle se détourne de ses usages traditionnels. Les malles s’ouvrent, s’exposent et deviennent des objets à part entière. Nous travaillons par exemple en ce moment autour d’une mini-moto de 1969 – un modèle Monkey – qui va être mise en malle avec un casque, des outils… Les malles sont avant tout des voyages internes, du rêve pour ceux qui les créent. Cette définition est autant valable pour les projets intégralement imaginés dans nos ateliers que pour ceux issus d’une collaboration avec nos clients. Tout n’est pas forcément utile mais apporte un bonheur considérable.
JDL : Vous réalisez très régulièrement des pièces sur-mesure pour répondre aux envies, parfois les plus folles, de votre clientèle. Avez-vous déjà dit non ?
F.P : Justement… non ! Il n’y a pas de limites, tout est possible. Certains projets peuvent sembler démesurés, ou fous, mais qu’est ce que la folie après tout ?
JDL : Vous évoquiez une moto de 1969. La récupération d’objets a inspiré vos premières créations. La seconde main, vrai sujet d’actualité, fait-elle toujours partie de votre univers créatif ?
F.P : Bien sûr. J’ai eu le déclic de la maroquinerie en transformant une vieille valise à compartiments qui appartenait à mon grand-père. Les choses simples, chargées d’histoire, n’ont pas leur pareil pour créer des émotions. Encore plus lorsqu’elles s’adressent, comme c’est le cas avec une partie de ma clientèle, à des gens qui ont tout.
JDL : Il se murmure que vous travaillez sur une « malle à rien ». Mythe ou réalité ?
F.P : C’est vrai ! Il s’agit d’une minuscule malle où nous enfermons le nom de la personne avec son voeu. L’ensemble est scellé, il faut donc briser la malle pour récupérer le voeu !
JDL : Si vous ne deviez garder qu’une seule de vos créations ?
JDL : Quel est votre Luxe à vous ?
F.P : Passer du temps avec ma famille.