Hermès et le Comité Colbert s’élèvent contre Alibaba
Publié le par Journal du Luxe
Guillaume de Seynes, directeur général d’Hermès s’est montré choqué à la suite des propos tenus par le président d’Alibaba.
« Les produits contrefaits sont de meilleure qualité »
La semaine dernière, Jack Ma, fondateur et PDG du site e-commerce chinois Alibaba avait lancé un pavé dans la mare dans l’univers du luxe.
Alibaba était au cœur de la polémique qui avait quelque bousculé le positionnement du Comité international anti-contrefaçon. Les contestations de Gucci et autres grandes marques de luxe l’avaient alors poussé à mettre en suspend l’intégration d’Alibaba en son sein.
Visiblement vexé, Jack Ma n’a rien trouvé de mieux que de décrier la qualité des produits de luxe. Celui-ci a affirmé que « le problème est que les produits de contrefaçon aujourd’hui ont une meilleure qualité, un meilleur prix que les vrais produits, que les vrais noms ».
Guillaume de Seynes rétorque face aux déclarations de Jack Ma
Des propos provocateurs qui n’ont pas échappé à Guillaume de Seynes, directeur général d’Hermès et fraîchement nommé président du Comité Colbert.
« C’est consternant, bien sûr que je ne suis absolument pas d’accord » a-t-il confié mardi 6 juin à un journaliste de BFM Business. « Ce commentaire est une attaque directe envers les droits de propriété intellectuelle » a-t-il ajouté.
D’autre part Guillaume de Seynes en a profité pour afficher le positionnement clair du Comité Colbert concernant les produits contrefaits.
« La lutte face à la contrefaçon est difficile »
« Nous sommes exposés à un manque de contrôle sur les activités des plateformes digitales, Alibaba compris. La lutte face à la contrefaçon est difficile. Nous la combattons collectivement et par l’intermédiaire de nos marques, nous dépensons beaucoup d’argent. C’est une menace très forte car nous sommes des maisons de création, et qui dit création, dit droits sur sa propre création », a affirmé le président du Comité Colbert.
Après avoir mené plusieurs campagnes démontrant sa volonté de lutter contre la contrefaçon, le PDG d’Alibaba vient de se tirer une balle dans le pied. Une chose est sûre, après ces déclarations, la société n’est pas prête d’intégrer le Comité international anti-contrefaçon de sitôt.