2025 : prohibition is great again !

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Le 13 mars 2025, le président américain Donald Trump a brandi une nouvelle menace protectionniste en annonçant son intention d’imposer des droits de douane de 200 % sur les vins, champagnes et autres alcools européens si l'Union européenne ne retirait pas ses taxes de 50 % sur le whisky américain. Cette déclaration a aussitôt provoqué des remous sur les marchés financiers, accentuant l’incertitude économique et pesant directement sur les géants du luxe français tels que LVMH, propriétaire de marques emblématiques comme Moët & Chandon, Dom Pérignon et Hennessy. La perspective de ces sanctions douanières fait redouter une onde de choc qui pourrait durablement perturber l’industrie des spiritueux et du vin de prestige.

Les États-Unis représentent un marché absolument stratégique pour les producteurs français de champagne et de cognac. En 2024, les exportations françaises de vins et spiritueux vers les États-Unis ont atteint 3,8 milliards d'euros, affichant une croissance de 5 %, confirmant l’appétit des consommateurs américains pour ces produits d’exception. Toutefois, l’instauration d’une taxe de 200 % pourrait brutalement faire s’effondrer cette dynamique, en triplant les prix pour les consommateurs américains et en rendant ces produits largement inaccessibles pour de nombreux acheteurs, même les plus enclins à investir dans le luxe. Ce scénario alarmant évoque l’ombre de la Prohibition, avec un risque évident de voir émerger un marché noir florissant, échappant à toute régulation. En conséquence, les circuits parallèles et la contrebande pourraient prospérer, générant des profits express pour les intermédiaires douteux, mais privant les maisons de luxe et les vignerons du fruit de leur savoir-faire.

Face à cette menace, les inquiétudes montent au sein des acteurs du secteur. Nicolas Ozanam, Directeur Général de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), a exprimé avec fermeté son exaspération : "on en a assez d’être sacrifiés systématiquement pour des sujets sans rapport avec les nôtres".

Cette frustration est d’autant plus vive que l’annonce a immédiatement eu des conséquences tangibles sur le marché, avec une chute de près de 2 % des actions de LVMH, preuve que l’incertitude pèse déjà sur l’industrie du luxe.

C’est écrit, l'année 2025 mettra à rude épreuve la résilience du secteur du luxe.

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