ECLIPSE : Le nouveau récit surréaliste de Stella McCartney

Publié le par Journal du Luxe

Marque de luxe engagée, Stella McCartney signe, pour illustrer sa collection prêt-à-porter automne/hiver 2017, un ovni télévisuel. Distinct de sa campagne institutionnelle, il rend hommage aux séries B tout en ne perdant pas de vue sa mission d’éco-responsabilité envers les générations futures. Un nouvel exemple qui joint l’utile à l’agréable.

Instagram Stella McCartney

Stella McCartney : Quand Innovation Textile rime avec Développement Durable

Fondée en 2001, la  maison de mode britannique Stella McCartney, sous l’instigation de sa créatrice, s’engage résolument dans la défense de la faune et de la flore. Ces collections sont ainsi certifiées sans cuir animal, s’érigeant ainsi en ambassadrice du mouvement « cruelty free ». Militante impliquée, Stella McCartney est connue pour ses actions en faveur de la protection de l’environnement.

La marque qui prône les valeurs de féminité, de fonctionnalité et de confort.

La dernière campagne de communication de la marque avait créé la surprise avec son égérie prenant la pose dans une déchèterie écossaise jonchée de détritus en tout genre. La créatrice cherchait au travers du cliché shooté par Harley Weir à dénoncer les effets néfastes de la surconsommation.

La vidéo Eclipse s’inscrit en droite lignée d’un partenariat récent entre la maison de couture et une entreprise de biotechnologie.

www.stellamccartney.com

L’entreprise en question, Bolt Threads, procède à des travaux de recherche en vue de révolutionner l’industrie textile via l’emploi de matériaux innovants et respectueux de l’environnement.

Un Western Rétro-Futuriste et Symbolisme Solaire signé Stella McCartney

Pour ce deuxième projet en collaboration avec la créatrice Stella McCartney, la designer-artiste multimédia Philippa Price, connue dans l’industrie musicale pour ses scénographies empreintes d’univers de science-fiction (pour Rihanna, notamment) entraine le spectateur dans un monde surréaliste dont elle a le secret.

L’éclipse dont il est question ici doit, selon l’artiste, être prise au sens métaphorique comme étant l’idée d’un individu s’imposant dans un groupe préexistant et obscurcissant la lumière partagée par les deux autres personnes.

L’artiste nous exhorte à ne pas se limiter à la surface des choses et à déceler par nous-même une vérité plus profonde.

Il s’agit donc d’une vidéo anticonformiste relatant l’histoire d’une mystérieuse obscurité à travers sa vision affranchie de toute frontière.

La vidéo offre une scène d’anthologie avec des danseurs contorsionnistes, les Ringmasters de Brooklyn.

Philippa Price ne se contente pas de réaliser cette vidéo puisqu’elle va jusqu’à jouer dans la vidéo : c’est elle qui, de son propre aveu, chevauche masquée.

Le désert filmé ici reprenant tous les codes western (plan serré sur les regards, cowgirls, revolvers, chevaux, vastes étendues sauvages)  offre un cadre propice à un récit emplis de hors la loi et de revanche. 

Au cadre traditionnel du western se superposent des éléments contemporains ayant en commun de présenter des surfaces réfléchissantes comme des panneaux photovoltaïques.

Le cheval du clip devient le fil conducteur de la nouvelle collection puisqu’elle fait la part belle aux imprimés évoquant l’univers équestre. De plus la collection s’inspire des motifs du peintre du XVIII siècle, Georges Stubbs.

La vidéo est construite à la manière d’une série TV sous une forme feuilletonnante divisée en 7 chapitres ayant de prime abord plus ou moins de rapport avec la conscience environnementale  (The Eye, Dream Of, Blue Skies, Slumber, sterilized flowers, the shadow world, and sunshine).

Le choix musical,  « I wish I had never met sunshine » par Gene Autry, titre de country folk, contraste avec un univers semblant surgir de la série “la quatrième dimension”. Il y a là de quoi déstabiliser le spectateur.

par Journal du Luxe