FashionTech Week : les prémices du futur de la mode

Publié le par Journal du Luxe

Prémices du futur : jusqu’où la technologie transforme l’industrie de la Mode ?
C’est un sujet d’envergure qui a ouvert, ce lundi, la nouvelle édition de la FashionTech Week. Pour cette conférence inaugurale, Valérie Moatti et Céline Abecassis-Moedas, Directrices de la Chaire Lectra – ESCP Europe, ont invité différents experts à partager leur vision des grandes évolutions du secteur.

Les clés (technologiques) de la mode

fashiontechweek

En 2017, l’organisme DEFI – La mode de France a identifié 11 technologies majeures en réponse aux challenges rencontrés par la filière française de l’habillement : Cloud, Big Data, Intelligence Artificielle, Cybersécurité, Capteurs, RFID, Iot, Robotique et Cobotique, Drone, Fabrication additive, Technologies immersives. Mais autour de la table, les experts s’accordent : toutes doivent privilégier l’approche client centric.

Ous Ouzzani, CDO de Beaumanoir, explique ainsi que l’utilisation de la data et de l’intelligence artificielle est fondamentale pour concevoir des messages différenciants tournés vers la satisfaction client. Selon lui, l’entrée du digital dans le monde du retail physique est un soutien à la force de vente pour, notamment, « améliorer le temps client ». Pour Tony Pinville, speaker sur le dernier Salon du Luxe Paris et CEO de Heuritech, « le bon réflexe est d’être à l’écoute des clients, de partir des différents besoins et des challenges de l’industrie de la mode … et non de partir des technologies disponibles ! »

Les nouvelles technologies, selon Nathalie Lebas-Vauthier, Fondatrice de Marie & Marie et consultante Good Fabric, ont également le devoir de faire émerger des solutions progressistes, par exemple en matière de développement durable.

En guise de témoignage, Bertrand Escoffier, General Manager pour le Slip Français, évoque la nature de sa marque, à savoir une DNVB assurant un lien continu entre les informations clients et la production en atelier. En circuit court, le Slip Français a la capacité de relancer ou de stopper rapidement sa sortie de produits…. une approche parfois limitée par les outils industriels en place. Les nouvelles technologies, à l’image de la découpe laser, viseraient ainsi à optimiser ces process pour gagner en agilité.

Le challenge de la formation

Mais toutes les marques ont-elles le niveau de connaissance et de maturité pour intégrer ces nouveaux outils ? Pierre-François Le Louet, Président de la Fédération Française du prêt à porter féminin et CEO de Nelly Rodi, insiste sur l’accompagnement des acteurs de l’écosystème : ces deux dernières années, 1 500 chefs d’entreprises du secteur de la mode auraient ainsi participé à des restitutions d’études sur le numérique, le développement durable et la fashiontech. Du reste, il souligne le fait qu’en France, les usines d’habillement n’ont jamais eu autant de commandes. L’augmentation de la demande des marques de Luxe les incitent plus que jamais à investir dans la formation et l’évolution des métiers.

Le problème majeur ? L’attractivité. Après 40 ans de déclin, 2017 fût la première année où 40 emplois ont été créés. Confiantes, les usines développent désormais des plans d’embauche… tout en étant contraintes d’accompagner elles-mêmes les salariés – en moyenne durant 18 mois – faute de filières de formation.

La mode, demain

« La mode est un territoire privilégié de réinvention de l’histoire, chaque jour » – Pierre- François Le Louet, Président de la Fédération Française du prêt à porter féminin

Et demain ? A n’en pas douter, la Data facilitera la réactivité pour « produire mieux, en moins grande quantité, permettant aux marques d’arriver sur des marchés de niche avec les bonnes solutions » comme le souligne Tony Pinville. Pour Ous Ouzzani, c’est la montée des technologies pouvant créer de l’entertainment, en particulier en boutiques, qui changera la donne. Tout comme les vecteurs d’amélioration de la RSE.

En conclusion de cette table ronde, Chloé Salmon-Legagneur, Responsable de la Chaire BALI, partage les réflexions des étudiants de l’ESTIA, interrogés sur l’évolution de leurs métiers dans 10 ans. Créateurs d’expériences retail omnicanales, Personal designers en réalité virtuelle, Programmateurs textile…. Autant d’hypothèses de profils qui, pourtant, pourraient bien préfigurer la mode de demain.

Retrouvez le programme complet de la FashionTech Week.

Mode