Gucci va se lancer en 2019 dans la haute joaillerie
Publié le par Journal du Luxe
La marque italienne Gucci, qui a totalisé plus de 6 milliards d’euros de ventes l’an dernier, va se lancer en 2019 dans la haute joaillerie, indique vendredi au Figaro François-Henri Pinault, PDG du groupe Kering qui la détient.
Kering s’est recentré l’an dernier sur ses activités Luxe en cédant l’équipementier sportif Puma. Pour son mastodonte Gucci, porté par les collections maximalistes de son designer Alessandro Michele, il vise à terme les dix milliards d’euros de ventes annuelles.
François-Henri Pinault indique vendredi que Gucci « lancera en juin-juillet 2019 sa première collection de haute joaillerie. Ces deux cents pièces avec beaucoup de pierres de couleur seront fabriquées en Italie », précise-t-il.
« L’univers extraordinairement riche et très particulier d’Alessandro Michele s’y prête aujourd’hui. Les parures qu’il est en train de créer pour Gucci vont prendre leur place naturellement sur le marché », affirme le PDG.
M. Pinault indique que, si « jusqu’alors mes deux priorités étaient de transformer Kering en un groupe de luxe et de développer les maisons de mode et de maroquinerie, aujourd’hui, c’est au tour de la joaillerie et de l’horlogerie ».
« En l’espace de trois ans, nous avons renouvelé tous les présidents. Depuis dix-huit mois, nous sommes entrés dans la phase d’investissement et de développement de l’ensemble des maisons de cette division », soit Boucheron, Pomellato, DoDo, Qeelin, Ulysse Nardin et Girard-Perregaux.
Il évoque notamment « la rénovation de l’hôtel de Nocé » place Vendôme « où Boucheron a été le premier joaillier à s’installer en 1893. Il a plus que triplé de taille depuis que nous l’avons acquis » en 2000, détaille le PDG de Kering.
Le premier marché de Boucheron « est la France, le deuxième le Japon, le troisième la Chine. Bien que sa rentabilité soit plus basse aujourd’hui parce que nous sommes en période d’investissement, cette société possède une belle profitabilité et mérite d’être développée », met en avant François-Henri Pinault.
Concernant Gucci, le parquet de Milan a bouclé ces jours-ci son enquête fiscale visant la marque, sans communiquer plus de précisions. Gucci est soupçonnée d’avoir pendant plusieurs années déclaré en Suisse des activités menées en Italie, faisant ainsi échapper jusqu’à 1,3 milliard d’euros au fisc italien, affirment plusieurs médias.
En avril, François-Henri Pinault avait indiqué que son groupe « collaborait pleinement » concernant cette affaire et s’était déclaré « très tranquille sur la régularité et la transparence des opérations ».