Bottega Veneta disparaît des réseaux sociaux.
Publié le par Journal du Luxe
L’adieu à Twitter, Facebook, Instagram et consorts. À l’heure de l’ultra-digital, la marque italienne crée la surprise en faisant table rase de son empreinte social media.
Une success story portée par le digital.
Compte Instagram désactivé, profil Facebook dépouillé de tout contenu, plus aucune icône de redirection depuis l’e-shop de la maison… Le 5 janvier, Bottega Veneta a pris de court toute sa communauté online en se délestant de sa présence sur les réseaux sociaux.
Outre les questions qui se posent autour de l’impact de ce choix sur la stratégie de communication de la marque et le recrutement de cibles, le procédé interroge également sur le manque à gagner en matière de conversion alors que la maison a connu une croissance de +20,7% à 332,5 millions d’euros sur le troisième trimestre 2020 (à données comparables, VS T3 2019), boostée notamment par une croissance « à trois chiffres » de ses ventes en ligne selon son groupe-parent Kering.
Radicalisme assumé et coup de pub.
En plein contexte pandémique, Bottega Veneta ne connaît pas la crise, renouant avec le succès depuis l’arrivée du créateur Daniel Lee à la tête de ses collections en 2018. Surnommé « The Quiet Radical » par la presse britannique, ce dernier a su imposer son univers aux accents minimalistes, assez bien illustré d’ailleurs par ce concept de boutique invisible. Bon sang ne saurait mentir pour celui qui est notamment passé par les maisons Martin Magiela ou encore Celine, réputées pour leur sobriété.
Alors que Bottega Veneta flirte régulièrement avec le sold out et les pré-commandes, ce retrait des réseaux en pleine distanciation sociale témoigne d’un parti-pris fort selon Eric Briones, auteur de Luxe & Resilience et directeur de publication du Journal du Luxe. « En se retirant définitivement des réseaux sociaux, Bottega Veneta s’inscrit dans un alignement parfait avec ses valeurs de post opulence, appliquant à sa communication le minimalisme de ses collections » explique t-il. « Rester aspirationnel, se faire le temple de l’essentiel… Ce procédé fait directement écho aux accusations de Giorgio Armani qui, l’année dernière, pointait du doigt le rythme fast fashion imposé aux maisons de couture, tant dans le roulement de leurs collections que dans leur communication » précise Eric Briones.
Alors qu’il se murmure d’un recrutement serait en cours au sein de la Direction des réseaux sociaux de Bottega Veneta, les jours – voire les heures – à venir devraient nous en dire un peu plus sur le futur social media de la maison à l’heure où nombre de marques embrassent plus que jamais leur transformation digitale.
Crédit à la Une : ©Bottega Veneta