Fashion Week: Givenchy en fausse fourrure, Balenciaga bouscule les proportions
Publié le par Journal du Luxe
La (fausse) fourrure était reine dans le défilé de Givenchy, qui mêlait mode féminine et mode masculine tout comme Balenciaga, dont la silhouette phare était une veste aux hanches exagérées, dimanche lors de la Fashion Week parisienne automne-hiver 2018-2019.
– La nuit fauve de Givenchy –
Les défenseurs des droits des animaux ont pu sursauter car la collection Givenchy de Clare Waight Keller était un festival de fausse fourrure plus vraie que nature.
« Je voulais susciter cette interrogation +est-ce de la vraie ou pas?+, le message est de montrer que c’est possible d’arriver à un beau résultat » en utilisant de la fausse fourrure en jacquard, a déclaré la créatrice britannique en coulisses.
De nombreuses marques comme Gucci et Armani se sont engagées à ne plus utiliser de fourrure animale, tandis que la créatrice britannique Stella McCartney bannit quant à elle non seulement la fourrure mais également le cuir.
Pour son défilé présenté au Palais de justice de Paris, Clare Waight Keller s’est inspirée de l’atmosphère de Berlin ouest dans les années 1980 avant la chute du Mur, de la culture new wave de l’époque.
Le défilé a des airs de film noir, avec un vestiaire nocturne où le cuir et les motifs des pelages de fauves sont rois, donnant de la force à la silhouette. La touche bourgeoise cohabite avec l’underground. Le look disco des robes est contrebalancé par leur coupe sobre voire sévère.
– Balenciaga: silhouette singulière –
Une montagne blanche couverte de graffitis, entourée de neige artificielle, servait de décor au défilé Balenciaga.
Dans le vestiaire proposé par le directeur artistique Demna Gvasalia, installé à Zurich, des pantalons fuseaux sont rentrés dans les chaussures, les manches de sous-pulls aux couleurs flashy se prolongent par des gants.
Ces personnages étranges à l’air sévère, croulent parfois sous des couches de vêtements, superposés comme un mille-feuille vestimentaire bigarré.
L’iconoclaste créateur chamboule l’allure de la veste de tailleur. Si elle emprunte à la silhouette de Cristobal Balenciaga, virtuose de la coupe, elle est conçue avec des techniques modernes de moulage, de numérisation en 3D du corps humain à l’aide d’un scanner. Avec sa carrure étroite, sa taille marquée, ses hanches arrondies et basques allongées, cette veste aux formes féminines est portée par des mannequins -hommes ou femmes- à la démarche rigide.
Chez le designer géorgien, connu pour son sens de la provocation et du détournement, formé chez Margiela, des clés deviennent des bijoux: elles s’attachent par grappes à une ceinture en forme de chaîne, ou deviennent des boucles d’oreille. L’humour et le kitsch marquent la collection, avec des sacs volumineux aux couleurs vives, où s’imprime l’image d’un chat et d’un chien pelotonnés, évoquant des photos de calendriers.
La griffe de Kering a noué un partenariat avec le Programme alimentaire mondial (World Food Programme, WFP), agence humanitaire de l’ONU qui lutte contre la faim dans le monde: la collection comprend une série de pièces (sweatshirts, casquettes, sacs bananes) portant le logo WFP. Certains affichent le slogan « Saving Lives, Changing Lives ».
Balenciaga, qui a annoncé un don de 250.000 dollars (plus de 200.000 euros) à l’agence onusienne, s’est aussi engagé à lui reverser 10% du prix de chaque article portant le logo WFP: une casquette permet par exemple de fournir plus de 200 paquets de biscuits énergétiques aux personnes en situation d’urgence, précise la marque.
– Les pensées de Valentino –
Un romantisme sobre était de mise chez Pierpaolo Piccioli, qui a présenté une collection d’inspiration florale, à la palette dominée par le noir et blanc, faisant place de temps à autre à du jaune ou du rose pâle. Les pétales d’une pensée forment une cape. Les fleurs s’invitent en grand format sur des robes, d’amples manteaux, des pulls douillets. La silhouette est longue et oversize.