Hermès aurait déposé sa marque en vue d'applications métaverse et NFT.
Publié le par Journal du Luxe
Selon un avocat spécialisé dans l'analyse des marques sous licence, la maison de luxe aurait effectué une demande de dépôt de marque couvrant plusieurs champs du Web3. Que faut-il en retenir ?
Hermès à l'heure des mondes virtuels.
Hermès pourrait-il bientôt faire son entrée sur les marketplaces NFT, sphères métaverses et consorts ? C'est en tout cas ce que tend à supposer l'avocat Michael Kondoudis qui, dans un tweet publié il y a quelques jours, a partagé une demande de dépôt de marque qui aurait été effectuée par la griffe parisienne le 26 août dernier auprès de l’Office américain des brevets et des marques.
Parmi les projets digitaux mentionnés, le document cite notamment les NFTs, les crypto-monnaies, les jeux online ou encore les vêtements, accessoires, expositions et défilés déclinés dans les mondes virtuels.
Hermès, entre opportunités digitales et protection trademark.
En avril dernier, Hermès avait concédé envisager une entrée dans le métaverse alors qu'Axel Dumas, gérant de la maison, avait indiqué voir en ces canaux des "outils de communication" sans pour autant faire de ce sujet une priorité.
Si ce dépôt laisse supposer une accélération des réflexions autour de ces nouvelles sources potentielles de monétisation, il peut également être considéré comme un garde-fou permettant de limiter les risques d'appropriation et de contrefaçon.
En début d'année, Hermès avait en effet porté plainte contre l'artiste digital Mason Rothschild, auteur de "MetaBirkins", une série de 100 interprétations NFT du sac Birkin proposées à la vente sur la plateforme spécialisée OpenSea. Selon les chiffres avancés par la griffe, le "volume total des ventes de NFTs MetaBirkins aurait dépassé 1,1 million de dollars, avec des tarifs unitaires compris entre 15.200 dollars et 45.100 dollars."
"Les métaverses impliquent l’émergence de nombreuses créations et œuvres virtuelles qui doivent être protégées
et encadrées" explique Merav Griguer, avocate au sein du cabinet Bird&Bird et spécialisée en International Privacy & Data Protection, dans le dossier spécial "Luxe, NFT et Métaverse : la valeur au coeur du Web3". "Les plateformes vont devoir aménager leurs conditions générales en détaillant entre autres la titularité des droits sur les œuvres, prévient-elle. De même, les titulaires de marques devront rester vigilants et adapter les enregistrements et les libellés de leur(s) marque(s) aux métaverses, notamment en étendant la protection de celle(s)-ci dans de nouvelles classes de produits et services. De plus, elles devront mettre en place des actions de surveillance afin de lutter contre la contrefaçon : toute utilisation d’une marque ou de ses produits dans les métaverses suppose l’autorisation préalable de son titulaire. Dans tous les cas, il sera nécessaire d’encadrer dans les contrats les droits de propriété intellectuelle, les modes d’exploitation, les cessions de droits, l’étendue des licences..."