Kering mise sur le cuir de laboratoire avec VitroLabs Inc.
Publié le par Journal du Luxe
Le groupe de luxe fait partie des investisseurs impliqués dans la récente levée de fonds réalisée par la start-up américaine.
Kering, investisseur et partenaire de VitroLabs.
En se lançant sur le marché des biotechnologies en 2016, VitroLabs Inc s'était fixé une mission, celle de développer un matériau capable de répliquer "l'apparence, la sensation et les performances du cuir traditionnel" tout en garantissant le bien-être animal et en réduisant l'impact environnemental. Le concept ? Produire du cuir en laboratoire à partir de la culture de cellules d'origine animale.
Six ans plus tard et alors que la durabilité des matières et des méthodes de production gagne du terrain dans les considérations d'achat, l'entreprise californienne s'apprête à passer à la vitesse supérieure en réalisant une levée de fonds en série A à hauteur de 46 millions de dollars.
Si le tour de table, dirigé par Agronomics, a rassemblé des investisseurs tels que Invest FWD de BESTSELLER, Khosla Ventures, Leonardo DiCaprio, New Agrarian ou encore Regeneration VC, il a également séduit le groupe Kering alors que VitroLabs revendique le fait de concevoir des matériaux capables de "répondre aux normes sans compromis de l'industrie du luxe". "Notre cuir de culture préserve les caractéristiques biologiques que l'industrie, les artisans et les consommateurs connaissent et apprécient, tout en éliminant les aspects les plus néfastes de la fabrication du cuir conventionnel sur le plan environnemental et éthique" indique Ingvar Helgason, PDG de l'entreprise.
Outre cet investissement stratégique, Kering s'était déjà rapproché de VitroLabs afin de soutenir les phases de test qualité des produits, de tannage et de finition. "La recherche active de matériaux alternatifs capables de réduire notre impact environnemental sur le long terme fait partie des solutions que nous explorons depuis des années, explique Marie-Claire Daveu, Directrice du Développement Durable et des Affaires Institutionnelles internationales de Kering. Nous pensons que l'innovation est essentielle pour relever les défis de développement durable auxquels l'industrie du luxe est confrontée, c'est pourquoi nous sommes très intéressés par le potentiel des biomatériaux tels que le cuir cultivé."
Parmi les différentes pistes explorées, le groupe de luxe - qui compte notamment les marques Gucci, Balenciaga ou encore Saint Laurent - avait déjà annoncé intégrer un consortium biotech autour de Mylo, une solution alternative au cuir animal développée à partir des filaments composant l’appareil végétatif du champignon.