Le Palais Galliera va exposer les collections privées d'Azzedine Alaïa.
Publié le par Pauline Duvieu
Il y a dix ans, le Palais Galliera consacrait une exposition sur le parcours créatif d’Azzedine Alaïa. Dès septembre, le musée de la mode remet en lumière le couturier, cette fois-ci à travers son âme de collectionneur.
Préserver "la grande histoire de la mode"
Alors que Chloé expose actuellement quelques créations de Karl Lagerfeld au sein de ses boutiques, le Palais Galliera va ouvrir les portes d’une toute nouvelle présentation du 27 septembre 2023 au 21 janvier 2024. Cette dernière sera dédiée au designer Azzedine Alaïa, disparu il y a maintenant sept ans.
Le mythique musée de la mode a choisi d’axer son événement non pas sur la carrière artistique du couturier mais sur sa vie de collectionneur. Virtuose des techniques de coupe, Azzedine Alaïa s’est inspiré de ses prédécesseurs pour forger sa maîtrise tout en développant sa relation avec le tissu via la pratique.
En 1968, à la fermeture de la maison Balenciaga, le créateur récupère de nombreuses silhouettes. C’est le début d’une longue collection qui ne totalisera pas moins de 20.000 pièces, accumulées en signe d’admiration pour ses pairs, de Gabrielle Chanel à Jeanne Lanvin et Paul Poiret vers les contemporains tels que Jean Paul Gaultier, Alexander McQueen ou encore Yohji Yamamoto.
Azzedine Alaïa expliquait d'ailleurs : "depuis de nombreuses années, j’achète et je reçois les robes, les manteaux, les vestes qui témoignent de la grande histoire de la mode. C’est devenu chez moi une attitude corporative de les préserver, une marque désolidarisée à l’égard de celles et ceux qui, avant moi, ont eu le plaisir et l’exigence du ciseau. C’est un hommage de ma part à tous les métiers et à toutes les idées que ces vêtements manifestent".
Du XIXème siècle aux années 2010
140 pièces d’archives seront ainsi dévoilées au Palais Galliera. On y retrouvera une robe brodée de 1924 par Madeleine Vionnet, une robe noire surmontée d’un tissu marron noué au dos de 1949/1950 signée Jacques Fath, une robe courte de 2014 toute en transparence, en volume et structurée par diverses matières de Comme des Garçons, et même une robe rouge rare de Redfern datant de la fin du XIXème siècle.
À noter que l’exposition a été orchestrée par Miren Arzalluz, directrice du Palais Galliera, et Olivier Saillard, directeur de la Fondation Azzedine Alaïa, tous deux assistés par Alice Freudiger. Actuellement, le musée de la mode du 16ème arrondissement parisien présente "La Mode en mouvement" jusqu’à début septembre.