
François Lamoureux : un Canadien derrière la plus grande révolution cosmétique des 40 dernières années ?
Publié le par Journal du Luxe
Dans un bureau épuré, perché au sommet d’un gratte-ciel de Montréal, François Lamoureux, fondateur et président de CXC, nous reçoit avec une sobriété qui contraste avec la révolution qu’il porte. Producteur musical qui a collaboré avec les plus grands artistes internationaux, Lamoureux a fait de la recherche scientifique son nouveau terrain d’innovation depuis plus de 5 ans en collaboration avec l’Université McGill.
"Les chercheurs capables de réinventer la beauté sont les nouveaux artistes. Mon rôle est de créer l’environnement qui permet aux idées disruptives d’émerger", confie-t-il. Ajoutant avec une malice - qui ne le quittera pas tout au long de notre rencontre : "en musique comme dans la recherche scientifique, je ne cherche pas ceux qui savent jouer du Beethoven, mais ceux qui peuvent le composer : je ne recherche pas les interprètes, je recherche les compositeurs".
Sa vision d’excellence transversale, entre art et science, semble avoir donné naissance à une avancée qui pourrait bien rebattre les cartes de l’industrie cosmétique.
40 ans de recherche débloqués : la révolution Chitosan
Depuis des décennies, le Chitosan fascine la recherche mondiale. Ce biopolymère naturel, issu des champignons ou des carapaces marines, est reconnu pour ses propriétés anti-âge, antibactériennes, régénérantes, biodégradables et biocompatibles. Mais un problème majeur freine son exploitation : il est insoluble dans l’eau. Résultat, malgré plus de 40 ans de recherches et 30 000 publications scientifiques, "aucun acteur n’était parvenu à en intégrer plus de 0,3 % dans une crème sans y ajouter une grande quantité d’acides" affirme CXC.
C’est ce verrou scientifique que CXC-Skin affirme avoir réussi à faire sauter. "Nous avons accompli ce que personne n’a réussi en quarante ans : formuler une crème végane, dérivée de champignons, contenant jusqu’à 5 % de Chitosan, avec seulement trois à six ingrédients 100% naturels", explique François Lamoureux.
Le début d’une beauté pure, sans pétrochimie ?
Un exploit technique, mais aussi une promesse forte : proposer une formule ultra-pure, sans pétrochimie, sans microplastiques, sans actifs de synthèse, et pourtant à l’entendre plus performante que les références les plus prestigieuses du marché.
"Les grandes marques annoncent jusqu’à -50 % de réduction des rides après 10 jours pour les plus ambitieuses, mais uniquement sur la base de focus groupes consommateurs qui sont en général 40 personnes à qui l’on demande d’estimer un pourcentage de réussite... CXC-Skin, c’est 66,8 % de rides en moins en 10 jours, prouvés par tests laser en laboratoire. Une fois les produits des grandes marques passés au même test laser que les nôtres, la réalité est tout autre : leurs chiffres ne tiennent pas. Je pense notamment à un produit anti-âge iconique qui promettait -48 % après focus groupe. En test laser, il n’atteignait en réalité que -2 %".
C’est un changement de paradigme. Nous passons de 30 à 50 ingrédients — pour la plupart issus de la pétrochimie — à seulement trois à six ingrédients naturels, avec un résultat supérieur" observe François Lamoureux.
Bien au-delà de la cosmétique : une technologie de rupture universelle ?
À l’heure où l’industrie cosmétique cherche activement des solutions capables d’allier efficacité, durabilité et simplicité, CXC-Skin impose une question brutale et provocante : comment justifier encore l’usage de la pétrochimie quand six ingrédients naturels semblent suffisants ? Pour François Lamoureux, la réponse est sans détour. "Ce n’est pas juste une crème. C’est une autre manière de penser la beauté, une rupture scientifique et culturelle. Notre objectif est clair : proposer une alternative crédible et performante à la pétrochimie, dans la beauté, mais aussi bien au-delà. La technologie de formulation développée pour le Chitosan ouvre la voie à d'autres applications majeures : biomatériaux, textiles, agriculture, santé avec la même logique : réconcilier haute performance, durabilité et naturalité", explique Lamoureux.
Reste la question de l’exploitation de cette découverte. Face à une telle rupture annoncée, deux stratégies s’ouvrent à CXC. "Soit nous cédons la technologie à un grand groupe qui aura le courage de revoir ses formules pour bâtir une gamme à la hauteur de cette innovation. Soit nous lançons notre propre marque, soutenue par des investisseurs capables de porter cette révolution mondiale." Les discussions sont déjà avancées, notamment avec des fonds asiatiques et moyen-orientaux, sensibles à l’approche durable et circulaire du projet. "Dans ces régions, riches en ressources fongiques, il est possible de développer une véritable économie circulaire autour du Chitosan, créant de la valeur locale et une solution globale."
Le mouvement vers une beauté plus propre est lancé à pleine vitesse dans le secteur - et à en croire CXC, une partie du succès pourrait bien venir du Canada.
