Après la Cinquième Avenue, Kering poursuit sa conquête immobilière à Milan.

Quelques semaines après avoir officialisé un investissement de près d'un milliard de dollars sur la plus célèbre des artères new-yorkaises, le groupe de luxe s'offre une nouvelle adresse de prestige au coeur de Milan. Une implantation stratégique alors que Kering entend renforcer la présence de ses Maisons sur des places fortes géographiques.

Kering sur la via Monte Napoleone

La physicalité, un levier-clé de reconquête pour Kering ? Le groupe français, qui a vu ses ventes reculer de -2% en 2023, annonce cette semaine avoir fait l'acquisition de la société propriétaire d'un immeuble du 18ème siècle situé via Monte Napoleone 8, haut-lieu touristique de la ville de Milan. Coût de l'opération : environ 1,3 milliard d'euros pour cet édifice de cinq étages d'une superficie totale de 11.800 mètres carrés dont environ la moitié d'espace commercial.

"Cet investissement s'inscrit dans le cadre de la stratégie immobilière sélective de Kering, visant à sécuriser des emplacements clés et hautement désirables pour ses Maisons", résume le groupe, propriétaire entre autres de Gucci, Balenciaga, Bottega Veneta, Boucheron ou encore Saint Laurent. 

L'immobilier de luxe, version retail

Cette opération intervient en effet quelques mois après l'acquisition de deux biens immobiliers parisiens situés respectivement sur l'Avenue Montaigne et rue de Castiglione. En début d'année, Kering avait également annoncé avoir racheté le "Corning Glass Building", un immeuble new-yorkais de 10.700 m2 implanté sur la Cinquième Avenue pour un montant d'environ 885 millions d'euros.

Au coeur d'une industrie du luxe qui a enregistré un record de valeur à 1500 milliards d'euros l'année dernière, les ventes opérées directement par les Maisons via leurs e-shops mais aussi via leurs boutiques physiques mono-marque devraient concentrer les deux tiers des ventes du marché d'ici à 2030. Lieux d'expression ultime des univers de marque, terrains d'expérimentations retail, outils de captation des cibles touristiques mais aussi de consommateurs locaux de plus en plus investis... Le luxe, un jeu d'adresses ?