L’horlogerie de luxe, confrontée à la hausse du franc suisse

Publié le par Journal du Luxe

Lundi 19 janvier, le Salon de la Haute Horlogerie inaugurait sa quinzième édition. Les plus grandes maisons horlogères présentes pour l’événement ont cependant dû faire face à un imprévu majeur : la hausse du franc suisse.

 

SIHH 2015, un contexte économique instable

Alors que les fabriques horlogères de renom profitent du SIHH 2015 pour présenter leurs dernières créations, à l’image de Cartier, ayant dévoilé la Rotonde Tourbillon Squelette ou de Montblanc, ayant révélé sa montre connectée en présence de son ambassadrice, Charlotte Casiraghi, une ombre plane néanmoins sur l’événement.

Jeudi 15 janvier dernier, la BNS (Banque Nationale Suisse) a annoncé sa décision d’augmenter le franc suisse, sans plus soutenir le prix plancher face à l’euro. Aujourd’hui, la monnaie suisse est presque 20% plus chère que l’euro ou encore le dollar.

« La BNS a modifié ses priorités à court terme. Elle préfère tirer le bilan de sa propre action plutôt que de miser sur une véritable défense de la place industrielle suisse et du secteur touristique » , a commenté Nick Hayek, Directeur Général de Swatch Group.

Le taux plancher est aujourd’hui considéré comme une véritable référence par bon nombre d’exportateurs et pourrait ainsi influencer les ventes des grandes maisons horlogères, déjà fortement impactées par l’adoption de la loi anti-corruption en Chine et par les dernières révoltes ayant eu lieu à Hong Kong.

 

 

 

L’horlogerie de luxe, face à la hausse du franc suisse

Bien qu’étant directement concernés par cette évolution du contexte économique, les principaux acteurs de la haute horlogerie se montrent pour l’instant stoïques et inébranlables, souhaitant poursuivre leur avancée.

« Nous luttons depuis plus de 20 ans déjà contre les problèmes liés aux taux de change. Cela ne nous a jamais empêchés d’accroître le nombre de nos usines en Suisse ainsi que celui de nos employés » , affirme Nick Hayeck.

« Nous verrons comment le franc va évoluer mais l’industrie horlogère a connu des cycles encore plus exagérés » , a quant à lui expliqué Alexander Schmiedt, à la tête de la division horlogerie de la marque Montblanc. « Nous sommes très bien implantés dans le monde », ce qui permet de vendre dans différentes monnaies et de moins dépendre du rapport entre le franc suisse et l’euro » , poursuit-il.

Par ailleurs, les horlogers du luxe ont été nombreux à choisir de ne pas s’exprimer sur le sujet, favorisant le bon déroulement du SIHH et de la présentation de leurs nouvelles collections de montres de luxe.

Jean-Daniel Pasche, président de la fédération de l’horlogerie suisse, a néanmoins expliqué que « même si les cours peuvent encore évoluer ces prochains jours, il est fort à craindre que le franc va rester fort et pénaliser notre branche » .

 

Le label Swiss Made étant l’un des principaux arguments de vente de bon nombre de fabriques, l’horlogerie de luxe devra s’adapter rapidement à ces nouvelles données économiques.

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