Horlogerie de luxe, la fin d’une ère prospère
Publié le par Journal du Luxe
Alors que l’horlogerie a longtemps été considérée comme l’un des secteurs les plus prospères du luxe, elle connait, depuis quelques temps, une importante baisse de croissance. Plusieurs marques prestigieuses ont récemment été confrontées à des difficultés, les contraignant à licencier du personnel.
Baisse de croissance pour l’horlogerie
Alors que l’horlogerie de luxe pouvait être apparentée à un secteur à l’économie pérenne, il connait aujourd’hui une forte diminution de croissance. L’année passée, l’horlogerie de luxe n’a progressé que de 1,9% soit 17,9 milliards d’euros, contre une hausse de 11% en 2012.
La cause de cette baisse significative se trouve, entre autres, dans la réduction des importations à l’étranger. La politique de lutte contre la corruption en Chine interdit désormais les cadeaux d’une nature trop ostentatoire, un facteur ayant particulièrement influencé les commandes à destination de l’Asie. Par ailleurs, la crise politique traversée par Hong Kong pèse sur le secteur du luxe en général. Les commandes concernant l’horlogerie suisse pourraient pâtir de cette période de troubles, à l’image de la joaillerie. Les commandes de montres de luxe auraient par ailleurs déjà baissé de 4%.
Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux, explique : « L’industrie horlogère connaît une année lente. Par conséquent, il y a probablement trop de stocks » . Selon l’expert, les grandes enseignes se verraient ainsi contraintes d’ajuster leurs productions.
Les horlogers de luxe en difficulté
Depuis 2010, le secteur de l’horlogerie connaissait une croissance fulgurante en Europe, encourageant les enseignes les plus prestigieuses à investir et à se développer. La maison Vacheron Constantin avait par exemple, ouvert une nouvelle unité de composants dans la vallée du Joux.
En écho à cet essor soudain, Cartier avait ouvert différents chantiers à Couvet et à Glovelier. Devant faire face à la crise traversée par l’horlogerie, la maison française est aujourd’hui contrainte de prendre des mesures de chômage partiel. A partir du mois de novembre, 230 salariés du site de Villars-sur-Glâne seront ainsi privés de leur emploi.
La célèbre griffe à la panthère n’est pas la seule maison concernée par ces dispositions drastiques. Fin juillet, le groupe LVMH avait déjà annoncé que sa division horlogerie et joaillerie, habituellement l’une des plus dynamiques de la firme, avait reculé de 1%. Depuis, Tag Heuer, la première marque du groupe, accuse un important retard de croissance, la contraignant à renoncer aux produits diversifiés et à licencier 46 personnes. Un chômage technique sera imposé à 49 autres de ses salariés à Chevenez.
Swatch Group, premier groupe d’horlogerie possédant des marques de renom telles que Breguet ou encore Harry Winston, fait également face aux difficultés, son bénéfice ayant reculé de 11,5%.
Les grandes marques d’horlogerie de luxe seront prochainement confrontées à une nouvelle problématique : l’essor des montres connectées.