LVMH va saisir la justice américaine contre Tiffany&Co.
Publié le par Journal du Luxe
Les relations se tendent entre le groupe français et le joaillier américain sur fond de crise internationale.
Une acquisition complexe
Alors que LVMH annonçait hier « ne pas être en mesure de réaliser l’opération d’acquisition de Tiffany », le groupe vient de partager par voie de presse son « étonnement » face à une action en justice déposée contre lui par Tiffany devant le tribunal civil du Delaware.
Selon le joaillier new-yorkais, LVMH n’aurait « pas agi avec diligence dans l’obtention des autorisations administratives relatives aux règles anti-trust à travers le monde ». Estimant cette accusation comme « infondée » et « de mauvaise foi », le géant du luxe dénonce cette manoeuvre qui, selon lui, aurait été « manifestement préparée de longue date par Tiffany et a été communiquée d’une manière trompeuse pour les actionnaires et diffamatoire ».
LVMH x Tiffany : suite et fin ?
Alors qu’un accord semblait avoir été trouvé pour valider ce rachat historique pour un montant de 16,2 milliards de dollars, la direction de LVMH s’était réunie ces dernières semaines afin d’examiner les performances du joaillier dans un contexte économique et social fragilisé par l’épidémie de Covid-19. La réponse du groupe à Tiffany&Co. ne s’est alors pas faite attendre.
« Le conseil d’administration a constaté que les résultats de Tiffany au premier semestre et ses perspectives pour l’année 2020 sont mauvais, et significativement inférieurs à ceux des marques comparables du groupe LVMH pendant la période. LVMH sera donc amené à mettre en cause la gestion de la crise par le management de Tiffany et son conseil d’administration. LVMH estime, entre autres, que cette période est affectée par une situation de force majeure (material adverse effect), que Tiffany n’a pas suivi un cadre normal de gestion (ordinary course of business), notamment en distribuant des dividendes substantiels alors que la société était en perte et que les opérations et l’organisation de cette société n’ont pas été préservées (not substantially intact) » indique le groupe de Bernard Arnault.
« LVMH confirme donc, que les conditions nécessaires à la réalisation de l’acquisition de Tiffany ne sont pas réunies », conclut le communiqué officiel. Affaire à suivre.