Le marché du Luxe en croissance de +4% en 2019.

Que faut-il retenir du marché du Luxe en 2019 selon la dernière édition de l’étude Bain & Company, en collaboration avec la Fondation Altagamma ?

Une dynamique globale positive.

Les incertitudes géopolitiques et économiques n’auront pas complètement entravé la dynamique globale du Luxe. Avec une croissance estimée à +4% (à taux de change constant), le secteur aurait ainsi atteint 1.300 milliards d’euros et fédéré 390 millions de clients cette année. Selon l’étude, le segment des biens personnels de luxe, en particulier, aurait enregistré un rythme de progression similaire (4%), se positionnant à quelques 281 milliards d’euros.

La Chine en tête de file.

Les consommateurs chinois continuent à truster le marché, que ce soit en crossborder ou à l’intérieur des frontières nationales grâce à la réduction des différentiels tarifaires et à l’expansion d’une nouvelle classe moyenne. Au détail, la Chine continentale a affiché cette année une croissance en hausse de +26% alors que Hong Kong s’est vu reculer de -20% en raison des tensions politiques en cours. Du reste, si la clientèle chinoise a généré cette année « 90% de la croissance du secteur » et représente « 35% des achats en valeur au niveau mondial », l’engouement pour le Luxe se retrouve également dans d’autres pays d’Asie, à l’image du Japon (+4%).

L’essor du e-retail.

Le Luxe en ligne grimpe, grimpe…. Selon Bain & Company, le retail online représenterait désormais 12% de la consommation de luxe mondiale. Le glas des points de vente en brick-and-mortar ? Pas forcément. Selon l’étude, la montée du digital pourrait insuffler de nouvelles stratégies omnicanales. Résultat : « le réseau de magasins physiques pourrait culminer en 2020 ».

Les Maisons face à de nouvelles attentes consommateurs.

De façon générale, le client du Luxe s’impose comme un profil prescripteur, moteur auprès des Maisons qu’il plébiscite. « Le consommateur de luxe impulse un nouveau rythme aux marques et fait profondément évoluer les règles du secteur, observe Marc-André Kamel, Associé chez Bain & Company. Les marques doivent adopter de nouveaux modèles pour répondre aux attentes des clients en matière d’expérience, de modes d’achat, de consommation et de communication ».

Parmi ces consommateurs, on compte bien évidemment les Millennials : alors que ces derniers représentent 35 % du marché aujourd’hui, ils pourraient atteindre près de 45% en 2025. Quant à la GenZ, elle pourrait générer 40% des achats de produits de luxe d’ici 2035, motivée par des comportements de consommation très différents de ceux de leurs prédécesseurs. « Ils se perçoivent comme des acteurs-clés des échanges avec les marques de luxe, et comme une source de créativité ; ils reviennent aux produits, aux points de ventes physiques et aux interactions réelles avec les marques pour nourrir une véritable relation et s’engager émotionnellement avec elles » analyse Joëlle de Montgolfier,Directrice Senior du pôle Etudes & Recherche pour la grande consommation, la distribution et le luxe.

Le boom du Luxe d’occasion.

L’un des critères d’adhésion majeur envers les acteurs du Luxe est également la propension de ceux-ci à faire preuve d’engagements sociétaux et environnementaux. Cette recherche d’un mode de consommation plus durable se retrouve dans l’essor du marché de l’occasion, qui a atteint 26 milliards d’euros en 2019. « Nous considérons le marché des produits de seconde main comme une option alternative permettant aux marques de luxe d’atteindre de nouvelles cibles et d’élargir leur clientèle. Pour certains consommateurs, il représente la possibilité de réaliser leur tout premier achat de produit de luxe. Les marques de luxe ne doivent pas voir ce marché de l’occasion comme une menace, mais elles doivent l’analyser stratégiquement pour réussir à en saisir le plein potentiel » déclare ainsi Joëlle de Montgolfier.

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