Le marché des biens de luxe pourrait atteindre 380 milliards d'euros d'ici 2025.
Publié le par Journal du Luxe
Dans la dernière version de leur rapport Luxury 2022 "Rerouting the Future", le cabinet de conseil Bain & Company et la Fondazione Altagamma font état de perspectives plus que favorables pour le secteur, emmené par un début d'année particulièrement dynamique. Que faut-il en retenir ?
Une reprise marquée par la reprise européenne et l'éclosion américaine.
"Un rebond en forme de V". C'est en ces termes que les experts à l'origine de cette étude qualifient le marché des biens de luxe personnels au fil de la pandémie.
Il faut dire qu'avec une valeur estimée aujourd'hui à quelque 288 milliards d'euros, le secteur a bel et bien renoué avec sa croissance pré-Covid. Au premier trimestre 2022, le secteur aurait ainsi enregistré une croissance évaluée entre +17 et +19% à taux de change courants par rapport aux trois premiers mois de 2021, tiré notamment par la reprise du marché européen qui renoue progressivement avec le tourisme.
Si, depuis mars, la Chine est soumise à de nouvelles restrictions gouvernementales relatives à une nouvelle vague de Covid, le rapport souligne la force de la demande locale et perçoit une reprise de la stimulation pour fin 2022 et début 2023.
Autre marché significatif, les Etats-Unis enregistrent actuellement une croissance inédite alors que "les marques de luxe libèrent le véritable pouvoir de la diversité et de l'inclusion, découvrant le véritable potentiel de l'ensemble de la clientèle américaine" indique le rapport.
Des perspectives plurielles pour le luxe.
"Malgré des défis macro-économiques importants, notamment l'hyperinflation, le ralentissement de la croissance du PIB et le conflit russo-ukrainien, le marché des biens de luxe personnels s'est une fois de plus montré résilient" résume Claudia D'Arpizio, co-autrice de l'étude, pour qui les maisons de luxe se sont distinguées sur ce début d'année "en jouant un rôle de premier plan dans la transformation durable et numérique en cours".
Car il faut dire que les acteurs du luxe - Gucci, Givenchy, Louis Vuitton... - ne ménagent pas leurs efforts pour se frayer une place dans les univers virtuels, eldorado GenZ et Alpha par excellence. Selon l'étude, les NFTs et le métaverse pourraient ainsi peser pour 5 à 10% du marché du luxe à l'horizon 2030, une tendance alimentée par des maisons qui n'hésitent pas à adopter à la fois un rôle de "créateurs et de constructeurs" sur ces hémisphères en plein développement.
En parallèle, les canaux de vente directe devraient également tirer leur épingle du jeu à condition de miser sur l'innovation et la valeur ajoutée de nouveaux points de contact pour séduire des consommateurs friands d'expériences inédites.
Parmi les autres leviers de croissance, le rapport évoque aussi la nécessité pour les marques d'innover en matière de durabilité, présentant le sujet comme un avantage concurrentiel aux yeux de consommateurs de plus en plus sensibles - et aguerris - aux valeurs sociales et environnementales de leurs achats, une thématique mise à l'honneur dans le prochain webinar du Journal du Luxe.
À noter enfin, la nouvelle transformation des modèles RH. Selon l'étude, les marques vont devoir "devenir des créateurs de talents plutôt que des preneurs de talents" et bâtir de nouvelles relations entre l'humain et les nouvelles technologies relatives à l'optimisation des savoir et des savoir-faire. Un point-clé qui se retrouve notamment dans la mise en place de nouvelles formations pilotées par Hermès ou encore dans la participation de Gucci à la conception d'un Master en data et innovation.
Autant de pistes qui pourraient porter la valeur du marché des biens personnels de luxe à 360 voire 380 milliards d'euros d'ici les trois prochaines années.