Hermès remporte le procès autour des NFTs MetaBirkin.
Publié le par Journal du Luxe
La justice américaine vient de trancher en faveur de la maison de luxe dans le cadre de l'affaire qui oppose celle-ci à l'artiste digital Mason Rothschild.
Les MetaBirkin condamnés
Coupable d'avoir porté atteinte à la propriété intellectuelle d'Hermès. Dix jours après l'ouverture du procès des MetaBirkin, un tribunal de New York a condamné hier l'artiste américain Mason Rothschild à verser 133.000 dollars de dommages et intérêts à la maison parisienne, comme le rapporte l'agence de presse Reuters.
Pour rappel, Mason Rothschild avait imaginé et commercialisé en 2021 une série de 100 NFTs MetaBirkins directement inspirés par le sac iconique d'Hermès. Là où ce dernier présentait ses créations comme un "hommage" tout en invoquant le premier amendement - celui de la liberté d'expression -, la marque de luxe avait riposté l'année dernière en demandant l'arrêt du projet, la récupération du nom de domaine mais aussi le versement de dommages et intérêts liés à la vente de ces NFTs dont le montant total aurait dépassé 1,1 million de dollars.
À l'issue de ce procès sans précédent, Mason Rothschild a été jugé responsable de trois chefs d’accusation à savoir contrefaçon, dilution de marque et cybersquatting, une pratique qui consiste à utiliser un nom de domaine visant à semer la confusion avec une autre entité. Dans la foulée du verdict, l'artiste s'est saisi de son compte Instagram pour partager son point de vue. "Le combat est loin d'être terminé, écrit-il. Je suis fier d'être un précurseur, y compris sur le Web3, et cela s'accompagne parfois de difficultés comme celles-ci. Il est tôt : la plupart des gens ne comprennent pas ce genre de choses mais cela ne veut pas dire qu'ils ne le comprendront jamais. Il est de mon devoir et de celui des autres créateurs de les montrer".
Si, aux débuts de l'affaire, Hermès avait évoqué le fait de ne pas avoir "encore" lancé ses propres NFTs, la griffe semble depuis avoir fait du chemin. Alors qu'Axel Dumas, gérant de la maison, avait indiqué voir en ces jetons non fongibles des "outils de communication" sans pour autant en faire une priorité, Hermès aurait effectué une demande de dépôt de marque l'été dernier auprès de l’Office américain des brevets et des marques en vue du développement d'applications métaverse et NFT.