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Résonances – Construction d’une modernité réinventée

Publié le par Journal du Luxe

Le Club des Chroniqueurs du Journal du Luxe présente en exclusivité la nouvelle chronique de Mélanie Verhille, Creative & Strategic Initiatives Director – Marketing – Perfumery chez Firmenich. Renverser, déjouer, repenser, The Bloomsbury Group et la GenZ – un même esprit signe la libération de la culture moderne.

Aux origines du Bloomsbury group 

Début XXème et XXIème siècle, deux débuts de siècles, deux générations, une décennie les sépare, un même monde qui avance à toute allure et qui connaît autant de changements politiques, sociétaux, technologiques et économiques. 

Leur monde est si profondément différent de celui des générations précédentes que nous pourrions considérer ces deux générations comme donnant un tournant décisif dans la façon dont nous avons historiquement discuté de la société.

Dès 1905, les membres du Bloomsbury group, libres penseurs, croyaient en la liberté personnelle, à l’encontre de tout ce qui était Victorien. Non conventionnels, ils ont joué un rôle-clé dans l’introduction de nombreuses idées modernes en Grande-Bretagne. Liés par un esprit de rébellion contre ce qu’ils considéraient comme des conventions inutiles, des restrictions et des doubles standards de la génération de leurs parents. Au cœur du Bloomsbury Group, Thoby Stephen, ses sœurs l’artiste Vanessa Bell et Virginia Woolf, Leonard Woolf, journaliste et éditeur, Clive Bell, critique d’art, Duncan Grant, artiste, Lytton Strachey, écrivain, Roger Fry, artiste et critique d’art, et John Maynard Keynes, économiste.

On y mène des projets de tout ordre. L’effervescence intellectuelle et artistique se met au service d’une vision très libérale de la politique, de la société, de la place de la femme, de l’amour, du genre. La vie du Bloomsbury group est proprement révolutionnaire pour cette époque étriquée. L’esprit enivrant d’ouverture, d’expérimentation et d’intelligence a produit certaines des déclarations les plus significatives du modernisme anglais.

Libération de la parole et des actes 

Aujourd‘hui, la Gen Z remodèle à son tour notre façon de penser le monde, de l’envisager, de travailler et de jouir et jouer avec lui. Comme le Bloomsbury group, elle a beaucoup à dire et veut être entendu, elle valorise l’authenticité, veut de la conversation et de la pertinence. 

Cette génération est vocale et influente; elle préfère des groupes plus restreints d’adeptes très unis. Ils veulent et prennent l’espace et le temps de liberté pour développer leurs propres idées et style de vie. Ils cherchent de nouvelles définitions du bien, du vrai, du beau, et interrogent les idées reçues avec une irrévérence totale pour toutes sortes d’impostures.

Les portes s’ouvrent. Celles de l’expérience et de l’expérimentation, de l’intuition. On tourne le dos à tout ce qui nous enferme, nous empêche d’avancer, d’inventer, d’envisager le monde dans une perspective autre. Explorer, brouiller les frontières, les dépasser, ou plutôt les faire se rencontrer et les laisser prendre place autrement. DÉJOUER. Construction d’une modernité réinventée, d’une nouvelle ère. Tout remettre à niveau, piocher à droite à gauche, tout mélanger, réfléchir, rire, déjouer à plusieurs voix. S’affranchir des codes et usages établis. S’affranchir de la dichotomie. Tout est flex. Agile.

Être multiple, multiple en soi, multiple en pluralité.

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