Ce qu’il faut retenir de la Journée de la Beauté du CEW 2021.
Publié le par Clara Cimbaro
Poussées par des consommateurs en quête de produits de plus en plus eco-responsables, les entreprises prennent désormais la question du développement durable très au sérieux. Accélérée par la crise sanitaire, la prise de conscience générale sur l’urgence climatique s’est installée et désormais, la RSE ne doit plus simplement être stratégique mais devenir une réelle conviction. Autant de problématiques abordées lors de la Journée de la Beauté du CEW2021 organisée le 22 septembre dernier autour de 25 intervenants et plus de 200 professionnels du secteur. Que faut-il en retenir ?
Une matinée autour de l'éco-responsabilité.
En chiffres : le secteur de la beauté et des déchets plastiques en France.
La beauté est un secteur qui intéresse particulièrement les français, constituant le troisième secteur qui suscite le plus grand intérêt après l’alimentaire et la santé. Si, d’après une étude menée par ADVENT, le secteur cosmétique a reçu une note d’intérêt de 5,75/10 par les français, 61% de la population sondée estime que les entreprises cosmétiques respectent mal l’environnement. Et pour cause : le plastique représente 44% du poids total des emballages du secteur, soit 55.000 tonnes chaque année. À lui seul, le plastique utilisé pour les packagings Beauté représente 5% des emballages ménagers plastiques, un score contradictoire à l'heure où l’engagement environnemental s'inscrit comme un critère d'adhésion de plus en plus fort chez les consommateurs. Ainsi, l’engagement environnemental d’une entreprise est le deuxième critère plébiscité par le consommateur français, après la qualité de service des produits et avant l’innovation. De quoi rabattre les cartes du secteur.
Des pratiques pour agir sur le climat.
François-Marie Breon, physicien et climatologue, rappelle que pour éviter le réchauffement climatique, il faut diminuer ses émissions de dioxyde de carbone et de méthane, impliquant de diminuer sa consommation d’énergie fossile comme le pétrole, le gaz ou encore le charbon. Selon Gerald Martines, Fondateur d'In-Signes, l’industrie doit d’abord trouver des process plus efficaces pour diminuer la consommation d’énergie. Ceci implique notamment le fait d’utiliser moins de matières, notamment dans les packagings. "Le poids a longtemps été associé au luxe. Il faut changer cela. Le luxe de demain passera par des produits légers, des produits luxueux avec un minimum de matière." explique t-il avant d'évoquer la nécessité de transiter vers des business models éco-responsable.
Olivia Guernier, Directrice de la communication et des affaires publiques de la FEBEA, rappelle quant à elle que les bonnes idées ont peu d’impact si elles sont réalisées seules et fait appel à l’intelligence collective, là où Jérôme Neveu, Président d’ADVENT, souligne l’importance de créer un système métrique propre au secteur de la beauté, une initiative d’ailleurs adoptée mi-septembre par L’Oréal, LVMH, Natura&Co, Unilever et Henkel qui ont annoncé une collaboration autour d'un système de notation de l’impact environnemental.
Un après-midi dédié à l'inclusivité.
Bien décidés à faire bouger les lignes en faveur de l'intégration des minorités, les consommateurs utilisent désormais leur argent comme un bulletin de vote. L'occasion pour Pierre Bisseuil, co-fondateur de The Prospectivists, de rappeler la montée en puissance de certains mouvements, tels que le body positivism, la lutte en faveur des diversités de représentation, ou encore la visibilité des séniors. Autant de combats et autant de moyens, pour une entreprise, de s’engager via des actions concrètes. En ce qui concerne les produits cosmétiques en eux-mêmes, les experts s'accordent sur l'intérêt des marques à user de la personnalisation, s’adressant à la singularité de l'individu.
En guise de conclusion, Eric Briones, CEO du cabinet Darkplanning et Directeur de publication du Journal du Luxe, insiste sur le fait que l'engagement peut - et doit - être fun ! Ainsi, ce dernier prend pour exemple les Celebrity Brands, de "véritables masterclass marketing", insistant sur la capacité d'un engagement à pouvoir faire renaître une marque, à créer du lien et à trouver de nouvelles histoires à raconter.