Paris : quelle concurrence face au Lutétia ?
Publié le par Journal du Luxe
A sa réouverture ce printemps, le Lutétia ambitionnera de cocher toutes les cases pour décrocher le label palace, qui distingue la crème de la crème des établissements cinq étoiles. Alors que l’Hôtel de Crillon attend de recevoir le feu vert pour utiliser officiellement ce titre, panorama de ces dix autres écrins hôteliers qui composent avec le prestige et érige Paris en place forte du luxe.
Le Meurice
Datant de 1835, l’adresse située en face du jardin des Tuileries est le plus vieil hôtel de luxe parisien. Le Meurice a subi deux campagnes de rénovation en 2007 et 2016 lorsque l’établissement a fait appel au designer Philippe Starck pour repenser la décoration. Le plafond du restaurant le Dali est notamment orné d’une gigantesque toile tendue, réalisée par la fille du designer. Un clin d’oeil au lien étroit qui unit le Meurice à l’univers de l’art. Salvatore Dali fut un des illustres clients de l’établissement.
Four Seasons George V
Implanté à quelques pas seulement de l’avenue des Champs-Elysées, l’établissement art déco, bâti en 1928, accueille ses visiteurs dans un style élégant, structuré autour du blanc, du noir, et des fleurs de saison. Il rayonne au sein de son microcosme luxueux à travers son offre gastronomique et ses trois restaurants étoilés. Le « Le V », dont le chef amiral est Christian Le Squer, est auréolé de trois macarons tandis que David Biazet à « L’orangerie » et l’Italien Somine Zanoni au restaurant « Le Gorge » en ont décroché un.
Shangri-La Hotel Paris
Propriété de la chaîne d’hôtels hongkongaise Shangri-La Hotels and Resorts, le Shangri-La Hotel Paris se distingue par son emplacement et son installation dans un ancien hôtel particulier, qui a appartenu à Roland Bonaparte, descendant de l’empereur français. L’écrin de luxe joue la différence avec sa proximité toute proche de la tour Eiffel, disposant de plusieurs terrasses privilégiées pour contempler la Dame de Fer.
Mandarin Oriental Paris
Dans la dynamique des hôtels de luxe asiatiques ouverts à Paris, le Mandarin Oriental Paris a imprimé sa marque en 2011. Si jadis les bâtiments ont abrité les bureaux de l’administration publique, c’est ici aussi que s’animaient les spectacles du Nouveau Cirque, dont celui de Rafael Padilla, dit le « clown Chocolat », premier artiste noir de la scène française. Côté gastronomie, le Mandarin Oriental Paris est incarné par le chef médiatique Thierry Marx.
Hôtel Plaza Athénée
Avenue Montaigne, le palace aux auvents rouges est l’écrin de choix des fashionistas, compte tenu de sa proximité avec les grandes maisons de créateurs toutes proches. Lui aussi a connu une cure de jouvence en 2013, se soldant par onze mois de travaux. En rouvrant en septembre 2014, le Plaza Athénée titille la concurrence en misant sur son restaurant gastronomique, géré par le grand chef Alain Ducasse qui ose supprimer la viande sa la carte et se concentrer sur la naturalité de la cuisine.
Le Bristol Paris
Le palace de la rue du Faubourg Saint-Honoré a traversé le XXe siècle jusqu’à souffler ses 90 bougies en grande pompe en 2015. Inauguré en 1925, le Bristol fut le premier hôtel parisien à rafraîchir ses clients à l’aide de la climatisation. Contrairement à d’autres monuments parisiens durant la Seconde Guerre mondiale, le Bristol n’a pas été occupé par l’armée allemande, et ce grâce au génie de Hippolyte Jammet, fondateur du futur palace. Avant que les bombes n’éclatent, il se munit d’un abri anti-gaz pouvant rassembler 150 personnes. L’ambassade américaine ainsi que des diplomates y prennent alors leurs quartiers. Outre son histoire, le Bristol se distingue par son jardin de 1.200 m², le plus vaste dans l’univers des palaces parisiens.
The Peninsula Paris
Unique porte-étendard européen du groupe The Peninsula Hotels, l’adresse parisienne située avenue Kléber est le dernier né des palaces asiatiques dans la Ville Lumière. Ses 200 chambres sont installées dans un bâtiment de style haussmannien, où furent signés les accords de paix de Paris, mettant fin à la guerre du Vietnam. The Peninsula Paris abrite aussi l’un des plus grands spas de palace, dont une piscine de 20m de long.
Park Hyatt Vendôme
Situé à deux pas de la place Vendôme et de l’Opéra Garnier, c’est la signature américaine dans le petit monde des palaces parisiens. Imaginée par l’architecte Ed Tuttle, l’adresse joue sur les codes du style contemporain, tout en usant de la pierre de Paris et de l’acajou pour proposer un accueil moderne et des suites grandioses, jusqu’à 200m² pour les plus majestueuses.
Royal Monceau-Raffles
Une autre artère du rond-point de l’Étoile à Paris abrite un palace : le Royal Monceau-Raffles, situé avenue Hoche, et ce depuis 1928. Depuis sa création, le Royal Monceau, qui avait été réquisitionné par le général Dwight Eisenhower pendant la Seconde Guerre mondiale, est un de ses fameux hôtels fréquentés par le milieu mondain, de Coco Chanel à Maurice Chevalier ou Joséphine Baker. Michel Polnareff y séjourna entre 1989 et 1992. Le palace, a connu une campagne de rénovation qui a duré deux ans. Le designer Philippe Starck prend en charge la décoration des 149 chambres et suites. L’hôtel comprend aussi un cinéma de 99 places et une galerie d’art.
La Réserve Paris-Hotel and Spa
Le petit dernier du cercle fermé des palaces parisiens ose la différence en proposant davantage de suites que de chambres, en misant de préférence sur des appartements privés dans le style XIXe siècle et sur le concept de la confidentialité. Le service est ultra-personnalisé. L’hôtel réserve aussi une bibliothèque à ses hôtes, les accueille dans un fumoir et les surprend avec une cave à vins installée dans chaque suite. La Réserve est devenue un repère gastronomique depuis l’obtention de deux étoiles par le restaurant Le Gabriel, tenu par le chef Jérôme Banctel.