Chronique

Bottega Veneta ou le luxe qui ne se la raconte pas.

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Assurément, le mot de l'année 2022 sera "sobriété", un terme à l'antithèse des dernières tendances du luxe : les succès économiques des groupes et des maisons à l'issue du premier semestre de l'année démontrent en effet que l'industrie est l'une des rares parenthèses enchantées dans un monde en dépression.

Certaines maisons font exception, en premier lieu Bottega Veneta, dont la direction artistique a été reprise il y a quelques mois par Matthieu Blazy après le départ violent de Daniel Lee (qu'on annonce chez Burberry pour prendre la succession de Riccardo Tisci).

Le travail de Blazy est remarquable, tout en humilité et en respect par rapport au génie artisanal de la maison milanaise.

"Bottega Veneta was created by a collective of artisans. This is the history, and this is how we approached the campaign: together, with many different ways of seeing."

Matthieu Blazy, Bottega Veneta

En témoigne une campagne collective, mais d'une grande cohérence où irradie une personnalité de marque singulière qui privilégie la complicité aux paillettes, le naturalisme à la démesure, l'utilisation du brutalisme pour magnifier le savoir-faire et enfin utilise le mouvement pour mieux décoder les secrets de l'intime.

©Bottega Veneta

C'est rafraîchissant un luxe sûr de sa force, humble et discret qui sort de sa bulle, en adéquation avec la nouvelle société de la sobriété... à condition de ne pas acheter dix sacs "Kalimero" à la fois.

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