
Chronique
Briller sans parler : le génie du silence stratégique (Chanel, Celine, Givenchy)
Publié le par Eric Briones
Dans le luxe, il existe un art subtil : occuper le terrain lorsque la vision d’un nouveau directeur artistique n’a pas encore été révélée… voire quand il n’a même pas été nommé. Les récentes turbulences autour du dernier défilé Gucci en sont la preuve : sans capitaine, et plus encore, sans cap.
Pourtant ces dernières semaines, Chanel, Celine et Givenchy se sont illustrées dans l'art de briller sans parler, avec des armes bien différentes.
D’abord, Chanel célèbre son héritage et l’aura du Grand Palais avec sa campagne printemps 2025, capturée par Inez & Vinoodh. En attendant l’ère Blazy, la maison occupe le terrain avec assurance, transformant ce lieu emblématique en manifeste de son identité. Plus qu’un décor, le Grand Palais devient un territoire Chanel, revendiqué avec force et rendu encore plus désirable après son passage sous les projecteurs des JO Paris 2024. Nous sommes loin du mashup Gucci chaotique.

Chez Celine et Givenchy, nous sommes dans un autre levier de communication, le tapis rouge. Là encore, comment faire parler sans divulgâcher les nouvelles esthétiques de Michael Rider et Sarah Burton.
Les deux maisons ont choisi comme stars deux voix de la Génération Z. Selena Gomez aux Screen Actors Guild Awards (maintenant retransmis sur Netflix) portait une robe Celine sur mesure, incarnant le glamour hollywoodien, très loin des codes Slimane. Résultat un vrai hold up de MIV (Media Impact Value), calculé par Launchmetrics.
Lors des Oscars 2025, Timothée Chalamet a marqué les esprits en arborant un costume en cuir jaune beurre Givenchy, première création masculine de Sarah Burton pour la maison française. Cette audacieuse tenue a été saluée pour sa modernité et son élégance, symbolisant une nouvelle ère stylistique pour Givenchy sous la direction de Burton, avec l'ambition de redéfinir les codes du luxe contemporain, mixant artisanat et innovation.

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