Hermès pourrait se lancer dans la haute couture

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Et oui, Hermès pourrait faire ses premiers pas dans la haute couture. L'idée est en tout cas envisagée par le président exécutif de la marque Axel Dumas, comme il l'a annoncé dans un entretien au Financial Times.

Haute couture : "Nous ne l'excluons pas"

"Nous pourrions faire de la couture, nous ne l'excluons pas" : Tels sont les mots d'Axel Dumas, président exécutif d'Hermès et membre de la sixième génération de la famille, dans une interview accordée au Financial Times et parue le 26 septembre dernier. Une annonce qui n'a pas manqué de faire réagir la sphère mode puisque cette incursion au sein du segment le plus prestigieux du monde du textile marquerait un tournant dans les activités historiques de la maison.

S'implanter dans la haute couture, ce voudrait dire garder le contrôle sur les opérations, une notion primordiale chez Hermès. En ce sens, la marque se refuse de s'investir dans l'hôtellerie, comme ses pairs Versace ou encore Armani, ou dans des domaines nécessitant généralement une licence, à l'instar de la lunetterie.

Bien qu'aucune démarche d'entrer dans le milieu exclusif de la haute couture n'ait été confirmée, le sujet semble être sur la table. Ou, du moins, est envisagé avec un certain sérieux. Si la maison française se lançait à un moment ou à un autre dans cet univers, elle devra répondre à une liste de conditions strictes et faire appel à la commission dédiée sous l'égide de la Chambre syndicale de la couture et du ministère de l'Industrie. Et oui, l'appellation haute couture est juridiquement contrôlée et ne s'obtient pas en un claquement de doigt. C'est d'ailleurs pour cela qu'une poignée de maisons s'engage dans ce monde à la quintessence de l'excellence.

Une nouvelle source de revenus

Hermès pourrait ainsi booster son chiffre d'affaires, les pièces de haute couture pouvant facilement atteindre des sommes à cinq ou six chiffres. Au premier semestre 2024, la marque a enregistré des revenus de 7,5 milliards d'euros, soit +12% à taux de change constant. "Confiant dans l’avenir, le groupe poursuit ses investissements, ses projets d’intégration verticale et ses créations d’emplois, tout en restant fidèle à ses valeurs" avait déclaré Axel Dumas lors de la publication de ces résultats.

Une croissance plutôt impressionnante au vu du contexte global du luxe. En effet, l'industrie haut de gamme fait face à un ralentissement général de ses ventes (bénéfice net en recul de -14% au premier semestre 2024 chez LVMH ; -11% de chiffre d'affaires chez Kering ; -13% de revenus au premier semestre de l'exercice 2025 décalé de Capri Holdings ; résultat d'exploitation en chute de -5% chez Richemont au cours de son bilan 2024 décalé).

©Hermès

Une baisse des ventes notamment due à un déclin de la consommation du luxe en Chine, moteur de croissance pour le secteur. Mais Hermès semble avoir été épargné par ce renversement de tendance. La marque a profité d'un chiffre d'affaires en hausse de +12% sur le marché asiatique au premier semestre 2024. Forte de cette progression, la maison fondée en 1837 entend continuer d'investir sur le territoire, confiante envers la fidélisation de ses clients.

"Je ne m’inquiète pas pour la structure d’Hermès en Chine. Ce qui a changé, c’est qu’il y a une clientèle ambitieuse qui ne vient plus aussi souvent. Si vous vous promenez aujourd'hui à Shanghai, il est intéressant de constater que le trafic dans les centres commerciaux a considérablement diminué... mais l'attachement à la qualité des clients chinois demeure et cela sera un avantage pour Hermès" a déclaré Axel Dumas au Financial Times. Les projets, comme l'ouverture d'un nouveau magasin à Chengdu, n'ont ainsi pas été mis sur pause.

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