NFTs MetaBirkins : la justice confirme le verdict en faveur d'Hermès.
Publié le par Journal du Luxe
Après plusieurs mois de procès autour de la notion de propriété intellectuelle, le dénouement de l'affaire qui oppose la Maison de luxe à l'artiste digital Mason Rothschild touche à sa fin.
MetaBirkins, genèse d'un cas NFT
Flashback en 2021. Mason Rothschild, un créateur digital américain, imagine en collaboration avec le peintre Eric Ramirez un NFT "Baby Birkin" inspiré par le sac Hermès du même nom. Fort du succès de celui-ci - vendu pour 23.500 dollars sur la plateforme Basic Space -, l'artiste lance dans la foulée "MetaBirkins", une série de 100 NFTs déclinant là encore le célèbre it-bag.
Une initiative pas vraiment au goût d'Hermès qui dénonce alors une atteinte à son image de marque et à la propriété intellectuelle, là où Mason Rothschild clame son droit à "la liberté d'expression". En 2022, la Maison de luxe déposait ainsi plainte contre ce dernier auprès d'un tribunal de la juridiction de New-York, demandant la cessation du projet, la récupération du nom de domaine mais aussi le versement de dommages et intérêts liés notamment à la vente de ces NFTs dont le montant total aurait dépassé le million de dollars.
Juin 2023 : un verdict favorable à Hermès
En février dernier, les autorités compétentes condamnaient Mason Rothschild à verser 133.000 dollars à la griffe parisienne, le jugeant coupable de trois chefs d’accusation à savoir contrefaçon, dilution de marque et cybersquatting, une pratique qui consiste à utiliser un nom de domaine visant à semer la confusion avec une autre entité.
Vendredi dernier, le tribunal a rejeté l'appel de l'artiste, confirmant le verdict délivré en début d'année. "Ce stratège marketing autoproclamé a délibérément cherché, avec un certain succès, à semer la confusion chez les consommateurs", a conclu le jury selon des propos rapportés par The Fashion Law.
Outre la condamnation financière, Mason Rothschild - qui a récemment expliqué multiplier les projets dans un entretien accordé à Vanity Fair - se voit donc interdit de continuer à commercialiser ces NFTs et d'utiliser le nom de domaine MetaBirkins. Désormais désactivé, celui-ci doit être transféré à Hermès. La Cour, qui a prononcé une injonction permanente, a également ordonné au créateur de restituer à la Maison les redevances, revenus issus des opérations de revente et autres avantages financiers liés aux MetaBirkins depuis le début du procès. Deadline de restitution : le 15 juillet.
Alors qu’aux prémices de l'affaire, Hermès avait évoqué le fait de ne pas avoir "encore" lancé ses propres NFTs, la griffe semble, depuis, avoir fait du chemin. Si Axel Dumas, gérant de la Maison, avait indiqué voir en ces derniers des "outils de communication" sans pour autant en faire une priorité, Hermès aurait effectué une demande de dépôt de marque l'année dernière auprès de l’Office américain des brevets et des marques en vue du développement d'applications métaverse et NFT.