Exclusif
Gagner en puissance personnelle en période de crise.
Publié le par Journal du Luxe
Le Club des Chroniqueurs du Journal du Luxe présente en exclusivité la nouvelle chronique anti burn-out de Vanessa Orzechowski, High Performance Coach et préparatrice mentale.
Dans un contexte d’hyperconsommation, de frénésie sociétale et d’exigences multiples, il est parfois difficile de revisiter ce qui nous importe vraiment. C’était sans compter l’intervention de Covid-19 qui, non sans humour noir, a réussi à confiner une partie de l’humanité dans une caverne de Platon post-moderne. Sous la contrainte, il semble que nous ayons été invité.e.s à nous métamorphoser en repensant notre relation au monde. Qu’allons-nous créer à présent ?
Question de point de vue
A force de bénéficier de caisses de résonance médiatique, Covid-19, microparticule encore inconnue il y a quelques mois, a réussi le tour de force de siéger sur le trône de virus connu à l’échelle planétaire. Si cette soudaine notoriété était inattendue, son intention a toujours été claire : assurer sa survie en s’installant sur des territoires propices. De son point de vue, rien de personnel à tout cela. La rapidité d’action et la faculté d’adaptation ne sont-elles pas essentielles à la survie ? Par ailleurs, n’est-il pas dans sa nature de se répliquer autant que l’instinct d’un être humain est de procréer ?En revendiquant des territoires par auto-proclamation, Covid-19 manque singulièrement de maturité. Le stade de la collaboration et du bien vivre ensemble est encore bien loin. A notre échelle d’être humain, il est plus que jamais important de lui faire comprendre que nous sommes tout sauf soumis.e.s. « Connaissez l’ennemi et connaissez-vous vous-même ; en cent batailles vous ne courrez jamais aucun danger. » nous rappelle Sun Tzu. Suivons ce sage conseil et restons stratèges. La faille de Covid-19, nous la connaissons. Il déteste les organismes au système immunitaire solide.
Reconnaître le véritable adversaire
Il y a des adversaires qui ne se révèlent pas forcément ceux que l’on croit. Imaginez-vous un instant posséder la connaissance suffisante des leviers qui renforcent les défenses immunitaires : gestes barrières, alimentation-santé, capacité à neutraliser les pensées négatives, à bien gérer ses émotions et son stress, pratique d’une activité physique régulière… Paré.e de ces boucliers, la probabilité que Covid-19 sonne à votre porte baisse drastiquement. Le pouvoir d’anticipation vaut parfois mieux que la simple aptitude à réagir selon des circonstances. Prévenir vaut mieux que guérir.
Si la connaissance apporte son lot de conscience et de comportements raisonnés, l’ignorance place chacun.e dans une incapacité épuisante à faire des choix éclairés, quitte à créer des comportements inconsidérés. Rappelons que les virus de toute sorte aiment les modes de vie créatrices d’immunodéficience : alimentation pauvre, stress, sédentarité, manque de lien social et/ou de connexion avec un milieu naturel.
Reconnaître le bon adversaire, c’est se placer en capacité de gagner en force tout en créant des frontières saines.
Rediriger le pouvoir en soi pour rebondir
Si l’ignorance supprime parfois tout esprit critique en plaçant un pouvoir personnel précieux dans des mains extérieures, les peurs stimulées dans la durée agissent comme de véritables poisons psychologiques et physiques. Il est donc stratégique d’éloigner toutes influences qui ajouteraient un surplus de stress à une situation déjà bien délicate. Je pense particulièrement à la surconsommation de médias et de réseaux sociaux sur ce sujet qui crée, sans s’en rendre compte, des états d’anxiété défavorables à la santé et par effet direct, sur son business. Maintenir un esprit stable, calme et lucide invite chaque jour à faire un tri conscient dans l’information disponible.
Entretenir des pensées positives, s’exposer à de la beauté, créer et/ou se nourrir de bon et de bien sont autant de moyens bien connus pour incliner son corps et son esprit à plus de force intérieure. L’idée d’activer la biochimie de son corps est simple : stimuler la production d’endorphine, de sérotonine et d’ocytocine, participent au bon fonctionnement global, fortifie le corps et le mental.En termes de techniques, la cohérence cardiaque est un des moyens les plus efficaces et rapides pour stabiliser un esprit en ébullition tout en travaillant à l’équilibre du système nerveux. Pratiquée trois fois par jour, elle réalise le miracle de calmer les plus grandes agitations.
Comprendre la peur derrière la peur
Derrière la peur du virus se cache une autre peur, celle de voir sa vie, celle de ses proches ou de son business prendre brutalement fin. Malgré son caractère virulent, Covid-19 reste un enseignant en invitant sur scène la peur la plus archaïque qui soit, celle de notre finitude.
Ironiquement, la peur de (voir) mourir terrifie parce qu’elle est peu abordée, si ce n’est pas totalement niée dans certains cas. Il existe un grand nombre d’enseignements, entre autres dans la philosophie bouddhiste très éclairants. Si la mort est abordée comme faisant pleinement partie du processus naturel de la vie, notre désir d’éternité, de permanence fait obstacle à la quiétude qui devrait envelopper ce tempo de l’existence et la souffrance vient précisément du refus d’une évidence : l’impermanence des choses.
Se préparer soi-même ou aider ses proches à fouler, le cœur léger, les derniers pas de l’existence, est à mon sens tout aussi important que d’honorer chaque battement de coeur. L’esprit, les pensées, les émotions sont capables d’émettre de puissants courants de fréquences. Alors à vos proches qui sont encore en réanimation ; envoyer vos intentions et continuer de parler à leur conscient endormi fait partie de ces actions bénéfiques qui contribuent à apporter douceur, calme et apaisement. Ce qui est envoyé est reçu, d’une manière ou d’une autre.
Se préparer soi-même ou aider ses collaborateurs à faire le deuil d’un ancien qui prend plusieurs formes : un ordre établi, des habitudes, une manière de fonctionner, de penser, de travailler, d’envisager la réussite individuelle et collective…n’est pas un processus à sous-estimer. Certaines parts du connu, aussi sécurisantes soient-elles, devront être abandonnées pour laisser place à un renouveau certes riche, mais quelque peu angoissant. Il vous faudra alors reconnaître vos propres résistances et celles de vos équipes pour être à même de les lever une à une : peur de l’inconnu, de l’échec, de revisiter intégralement ses plans, de perdre du temps, de ne pas être assez solide pour encaisser un trop plein de changements… Gardez en tête ceci : malgré la pression et l’impatience de voir les choses changer positivement, vous ferez face à certains rythmes qui ne pourront être forcés. On ne peut faire pousser un beau brin d’herbe en tirant dessus.
Revisiter l’essentiel
Cette période, nombre d’entre nous l’ont compris, nous adjoint à questionner notre relation à la vie et à la valeur qu’on lui donne. Lorsque je parle de « vie », entendez « tous les pendants de votre vie, personnels et professionnels ». En s’attaquant à notre respiration, le virus nous rappelle que nous sommes mortels et que prendre soin de soi et du collectif est une priorité sous peine d’être brusquement emporté dans une réalité plus obscure.
Si certaines vies manquent de sens et d’alignement, cette période est plus que jamais propice pour se poser les bonnes questions et faire les ajustements nécessaires. Concilier vie personnelle et professionnelle est possible. Conjuguer étroitement rentabilité et solidarité, performance et engagement social/ environnemental est possible. Dépasser des épreuves et transcender cette expérience l’est tout autant.
Sur cette dernière note qui invite l’harmonie auprès de vous, je vous quitte (temporairement) pour laisser la place à Sénèque qui voulait vous dire ceci : « La vie, ce n’est pas attendre que l’orage passe, c’est danser sous la pluie ».
Crédit à la Une : © Frida Bredesen