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Rencontre avec Jean-Marc Gaucher, PDG de Repetto et entrepreneur talentueux

Publié le par Journal du Luxe

« Il faut être autodidacte, oublier les certitudes et avancer. »

Jean-Marc Gaucher (PDG de Repetto)

 

A l’occasion de notre matinée de conférences du 25 janvier 2018, nous nous sommes intéressés aux nouveaux business modèles et nouveaux modes de consommation dans le luxe. Plusieurs professionnels sont intervenus pour nous livrer leurs témoignages à ce sujet, dont Jean-Marc Gaucher, Président-Directeur Général de la Maison Repetto. Il nous raconte l’histoire de sa maison, de son rachat en 1999 à son succès, aujourd’hui.

Jean-Marc Gaucher, PDG de Repetto interviewé par Laura Perrard

Un parcours atypique d’autodidacte

Jean-Marc Gaucher a quitté l’école à 15 ans. Après avoir travaillé dans une usine pendant son adolescence, il a exercé différents emplois à l’instar de serveur, fermier ou encore comptable. Il a travaillé chez TF1 comme ingénieur du son, en 1977, puis est devenu responsable de la distribution des produits Reebok en France, en 1983. Il devient PDG de Reebok France, en 1994, et Vice-président de Reebok International, avant de quitter l’enseigne et de racheter Repetto en 1999.

Il explique que son parcours et sa polyvalence sont fondés sur un autodidactisme caractérisé par une soif de connaissance. « Délaisser les certitudes et avoir l’envie d’apprendre sont, selon lui, les clés pour réussir ». Pour lui, 70% des chefs d’entreprise sont autodidactes. Dans sa vision, le plaisir et la liberté sont également des éléments fondamentaux pour mener à bien un projet.

Jean-Marc Gaucher, PDG de Repetto, et Laura Perrard, fondatrice du Journal du Luxe, lors de la conférence sur les Nouveaux Modes de Consommation et Nouveaux Business Modèles du Luxe

La restructuration de Repetto, un défi couronné de succès

La célèbre maison connue pour ses Ballerines rouges Cendrillon a été reprise par Jean-Marc Gaucher en 1999.

À l’époque, la maison connait d’importantes difficultés. Tout est à refaire. La reprise se fait avec un fonds d’investissement et peu de temps après, l’entreprise est en faillite. Jean-Marc Gaucher décide alors, seul, de reprendre la société.

Il fait évoluer le business modèle de Repetto et élargit la gamme de produits proposés. De la chaussure au prêt-à-porter, en passant par la maroquinerie et le parfum. La danse reste l’ADN de la maison mais les produits ne se destinent plus uniquement aux danseurs.

Jean-Marc Gaucher nous explique également qu’il a souhaité faire augmenter le nombre de collections annuelles (de deux à cinq par an) pour faire baisser les besoins de trésorerie et permettre une production continue tout au long de l’année. Les collaborations artistiques, notamment avec Mathieu Chedid en 2017, l’artiste Stromae ou encore l’influenceuse Chiara Ferragni sont nombreuses et permettent à Repetto de bénéficier d’une large aura médiatique, tout en allant à la rencontre de nouvelles clientes. L’entreprise a agrandi son site de productionet a récemment créé une école de formation en Dordogne.

Comme illustration de ce succès, Jean-Marc Gaucher a reçu il y a quelques années le prix de Meilleur manager de l’année pour une maison de luxe.

Il explique que « pour arriver en haut de l’Everest, on doit décider d’y aller, on n’y arrive pas par hasard ». Repetto est son Everest, un travail qu’il a accompli avec son équipe pour atteindre les sommets.

 

Connaître la clientèle : un enjeu pour les marques

Jean-Marc Gaucher explique que le rapport aux marques a évolué. Avant, tout était tourné autour du produit, c’est ensuite la marque et son imaginaire qui a pris la place principale, et aujourd’hui c’est le client qui est au centre de la réflexion, avec tous ses points de contact avec la marque.

Pour lui, le défi des marques réside aujourd’hui principalement dans la compréhension des attentes et préférences de la clientèle potentielle. Le message véhiculé doit être clair et la marque doit être en capacité de faire rêver le ou la client(e) et de l’amener dans son univers de marque.

Il insiste sur l’invention et la différenciation pour progresser, notamment pour répondre à la jeune génération et à son souci du détail. La qualité et l’imagination doivent primer sur le reste. Le challenge amène donc tout le monde à devenir autodidacte.

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