La fabrication des montres suisses remise en question
Publié le par Journal du Luxe
Connaissez-vous précisément la provenance des matériaux constituant votre montre suisse ? Le groupe Goldgena project invite les consommateurs à se montrer méfiant vis à vis du label « Swiss made » et propose une alternative.
Un groupe inconnu entend bousculer le « Swiss Made »
L’horlogerie suisse s’est toujours présentée comme temple de la fabrication de montres de luxe. La minutie et le savoir-faire des horlogers helvètes ont fait et font toujours la réputation du « Swiss Made ».
Toutefois, aujourd’hui, un groupe a décidé de « donner quelques coups de pieds dans la fourmilière » comme il aime si bien le faire entendre. Ce groupe cultive le mystère autour de ses fondateurs, seul son nom est connu : Goldgena Project.
« Donner quelques coups de pieds dans la fourmilière »
Multipliant textes explicatifs et vidéos pédagogiques, le site internet du groupe exprime précisément les motivations de son initiative. Il envisage, à termes, de lancer son propre label et de créer ses montres en usant d’une communication axée sur le 100% suisse.
La loi Swissness
Pour étayer leurs propos les fondateurs de Goldgena Project ont mené leur petite enquête. Ils ont tout d’abord explorer les conditions nécessaires pour prétendre à l’appellation « swiss made », puis sont allés vérifier ce qu’il en était sur le marché de l’horlogerie suisse.
La loi Swissness actuelle prévoit que sont éligibles à l’appellation « swiss made », les montres :
• Dont le mouvement est assemblé en suisse, est contrôlé par un fabricant suisse et dont la fabrication est suisse à 50% au moins de la valeur de toutes les pièces constitutives, mais sans le coût de l’assemblage;
• Dont le mouvement est emboîté en Suisse;
• Dont le contrôle final a lieu en Suisse.
Or, Goldgena Projet aurait constaté que seul 20% de la valeur de toutes les pièces constitutives du mouvement ne proviennent en réalité pas de Suisse mais de l’étranger et le plus souvent d’Asie. Le groupe a publié une vidéo qui résume le cheminement de ses revendications.
[youtube]https://youtu.be/Pg8uf9ucpPM[/youtube]
De plus, la loi Swissness renforcera en 2017 ses critères d’attribution du label « Swiss made ». L’année prochaine, 60% au moins du prix de revient d’une montre dans son ensemble, et plus seulement de son mouvement, devront être effectuées en Suisse pour obtenir le label « Swiss made ».
Une mesure qui n’affectera probablement pas les créateurs de montres mécaniques, mais qui mettra en difficulté les marques produisant des montres en quartz.
Le label TTO concurrence « Swiss made »
Face à ce constat Goldgena a décidé de mettre en place un nouveau label. Le label « Total Tranparency on origin » (TTO) qui prétend rassurer les consommateurs en leur garantissant l’origine suisse pour chacun des éléments mécaniques horlogers.
Pour ce faire, le groupe a développé une plateforme permettant, à tout moment aux consommateurs, de se renseigner sur la carte d’identité d’un produit horloger.
À voir si le label TTO acquerra suffisamment de notoriété pour faire sa place sur le marché horloger de luxe.
Le saviez-vous ?
L’art de l’horlogerie suisse a été favorisée lorsqu’en 1541, Jean Calvin a banni tout signe de richesse en Suisse, obligeant les joailliers à se tourner vers l’horlogerie.