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« Dans les moments difficiles, on a aussi envie de continuer à rêver », Pauline Laigneau.

Publié le par Journal du Luxe

Pauline Laigneau, co-fondatrice de la marque de joaillerie Gemmyo Paris, revient pour le Salon du Luxe Paris 2020 sur sa vision de la crise du Covid-19 et son impact sur le secteur de la joaillerie.

Journal du Luxe : Quelques mois après le début de la crise du Coronavirus, quel premier bilan tirez-vous pour Gemmyo ?

Pauline Laigneau : Dans un premier temps, apprendre qu’il allait devoir télé-travailler, puis fermer les boutiques, a été un très gros choc. Comme beaucoup d’entreprises, nous avons vécu de véritables montagnes russes.

Néanmoins, maintenant que le coeur de la crise est passé, le bilan s’avère plutôt positif. Premièrement, nous constatons une reprise extrêmement forte, certainement parce qu’il y existe une forme de compensation de la part des personnes qui n’ont pas pu passer commande pendant la crise, ou en tout cas qui n’ont pas souhaité le faire puisque l’on pouvait continuer à passer commande sur le site de Gemmyo durant le confinement. Gemmyo est né 100% digital et, avec le temps, nous avons commencé à ouvrir des boutiques physiques. Durant la crise, celles-ci ont donc été fermées et, par ailleurs, nos clients n’étaient pas forcément d’humeur à acheter des bijoux, les mariages étaient reportés ou annulés. Certaines choses passaient au second plan, ce qui est tout à fait normal. Néanmoins, ce qui est intéressant, c’est que ce contexte nous a permis de continuer à innover et à proposer de nouveaux services. Par exemple, nous avons mis en place des rendez-vous video (…) qui ont toutes les caractéristiques d’un rendez-vous normal, sauf qu’il se fait au travers d’une caméra. C’est une illustration simple qui montre à quel point cette crise a bouleversé nos attitudes et repoussé certaines limites.

JDL : La place du bijou va-t-elle évoluer dans le monde post COVID-19 ? 

PL : Quand la crise est apparue, quand on a compris le cataclysme qui était en train d’arriver, beaucoup de personne sont venues me voir en disant : « tu vas voir, la joaillerie c’est vraiment la dernière roue du carrosse, les gens ne vont plus commander de bijoux et cela va durer un moment, ça va être l’un des secteurs les plus impactés, les gens vont se reporter sur des biens de première nécessité ». Et bien, on a constaté que ce n’était pas le cas ! Et ce pour une raison simple : dans les moments difficiles, je pense que l’on a aussi envie de continuer à rêver. Des mariages continuaient à être célébrés, il y a eu des naissances, des anniversaires… Le fait de célébrer des moments précieux, même en période de crise, a été quelque chose de très important pour nos clients. La place du bijou va t-elle évoluer ? Personnellement, je ne le crois pas. La joaillerie, le bijou, existe depuis des millénaires et dispose d’un pouvoir symbolique, presque magique, d’affirmation de soi. Il permet de révéler qui on est, de célébrer quelque chose, et c’est quelque chose qui va rester. Pour moi, le Covid n’est absolument pas ce qui va modifier la volonté de nos clients de consommer. 

Découvrez la suite de l’interview de Pauline Laigneau en intégralité et en vidéo sur la plateforme du Salon du Luxe 2020.

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