La méthode « daigou », un dérivé illégal du personal shopping
Publié le par Journal du Luxe
Depuis quelques années une nouvelle profession a fait son apparition dans l’univers du luxe : celle de personal shopper. Une profession à ne pas associer avec la méthode « daigou », pratique illégale qui séduit les clients chinois et fait les affaires, malgré elles, des grandes maisons de luxe.
Le personal shopping, nouveau service destiné aux clients aisés
Désormais, les marques et distributeurs de luxe proposent un nouveau service personnalisé à leurs clients.
Il arrive en effet que certaines maisons et grands magasins tels que Les Galeries Lafayette commissionnent des personal shoppers afin qu’ils répondent au mieux à la demande d’un client.
Dans cette même optique, Le Printemps Hausmann met une équipe à disposition des titulaires de la Carte Platinium, dans un salon privé et confidentiel.
Une solution qui évite de passer de longs moments à errer dans les rayons des magasins de luxe. Ce service personnalisé nécessite donc que le personal shopper connaisse au mieux la personnalité de son client.
Il saura ainsi le conseiller sur les tendances du moment, répondre à ses interrogations, tout en prenant en compte ses goûts vestimentaires.
Une autre pratique attire également l’intérêt des clients chinois. La différence est que celle-ci est illégale.
La méthode « daigou », personal shopping illégal
L’État chinois impose une taxe de 30% sur tous les produits de luxe importés dans l’Empire du milieu.
Face à cette mesure les clients chinois ont deux solutions. Soit ils viennent effectuer leurs achats directement à l’étranger, soit ils font appel à des acheteurs déjà sur place.
Si cette dernière pratique est la plus économique, elle est pourtant illégale. Ce nouveau mode d’achat appelé la méthode « daigou » (« acheter pour quelqu’un ») consiste à payer des personnes pour acquérir des articles à l’étranger et ainsi contourner les taxes imposées par l’État chinois.
Ces personnes, souvent des étudiantes chinoises, se comportent comme des « personal shoppers ». Elles ont pour habitude de se prendre en photo vêtues d’un produit intéressant un client et de lui envoyer par la suite.
Si ce système est illégal, il attire pourtant 35% des Chinois amateurs de luxe qui réalisent quelques économies, mais restent toutefois prêts à dépenser d’importantes sommes pour user de ce type de pratique.
Une pratique qui pourrait éveiller les soupçons des vendeurs des grandes maisons de luxe mais après tout, la méthode « daigou » est tout à leur avantage. L’État chinois ne l’entend pas de la même oreille en renforçant ses contrôles à la douane en 2013.
On estime que les gains générés par ce système avoisinerait les 13 milliards d’euros.