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Rencontre : Maison OREGA, le sens de la création

Publié le par Journal du Luxe

Solidaire et inspirée de business models découverts notamment dans le cadre du Salon du Luxe Paris, la toute nouvelle Maison OREGA s’attache à concilier savoir-faire et engagement. Aux commandes, trois entrepreneurs, Sébastien Bonneaud, Florian Lapp et Adrien Lefebvre.

 

Journal du Luxe (JDL) : Bonjour Adrien, Bonjour Sébastien. Comment est née la Maison OREGA ?

Adrien Lefebvre (A.L) : Sébastien, Florian et moi-même nous sommes rencontrés en Executive MBA à HEC. Après avoir mené nos carrières dans des secteurs variés, en France et à l’international, nous avons eu envie de créer ensemble. Nous nous sommes retrouvés autour de valeurs et d’une volonté commune, celle de donner du sens à nos métiers.

Sébastien Bonneaud (S.B) : OREGA est née après une période d’introspection, alors que nous étions tous en quête de what’s next. C’est en découvrant d’autres business models relatifs au développement durable –  notamment en assistant au Salon du Luxe Paris ! – que nous avons eu, nous aussi, envie d’agir.

 

JDL : Parlez-nous de votre première création…

S.B : Le sac L’OV et sa pochette, vendus séparément ou en duo, sont sortis le 12 avril. Il s’agit d’un modèle en cuir et velours de cuir décliné en six couleurs, doté d’une ouverture extra plate brevetée. Nous nous sommes inspirés des codes de l’origami pour créer un design féminin fait d’ombres et de lumières.

A.L : Nos sacs sont façonnés à la main, en France, à partir de cuirs issus de tanneries françaises et italiennes. Les collections sont produites en petites et moyennes séries. Six semaines sont nécessaires à la production de chaque modèle.

Orega sac Journal du Luxe
Le sac l’OV, inspiré de la technique de l’origami. ©OREGA

 

JDL : Où sont distribuées vos pièces ?  

A.L : Essentiellement sur notre boutique en ligne. Ne pas avoir de distributeur nous permet de proposer du haut de gamme à un tarif accessible (ndlr. Le sac L’OV seul est disponible au prix de 470€). Nous travaillons de façon occasionnelle avec des showrooms.

 

JDL : Maison OREGA a la particularité d’avoir été conçue autour d’un programme solidaire. Chaque sac vendu sert au financement et à la création d’un cartable WABAG distribué à des écoliers en Afrique…

S.B : Cet engagement n’est pas consécutif à la création de la marque, il en est le moteur. OREGA veut porter l’étendard d’un commerce juste : juste dans le produit, juste dans le marché, juste dans la production. Si les sacs L’OV sont réalisés en France, les cartables WABAG sont majoritairement façonnés en Afrique, là où ils sont distribués. Produire au niveau local est une question de bon sens.

A.L : Le WABAG est un cartable extra plat qui se transforme en écritoire. Il est équipé d’une lampe à énergie solaire qui permet aux enfants d’étudier le soir. La première distribution de cartables s’effectuera à compter d’octobre. Elle sera assurée par des associations et des ONG locales qui disposent d’une excellente connaissance du maillage et des contacts sur le terrain.

S.B : Ces acteurs sur place sont pour nous de véritables relais de confiance. Nous sommes évidement très attachés à la traçabilité de nos actions…

A.L : J’ajouterais que l’on parle beaucoup de luxe durable, mais pas forcément de luxe solidaire ! Avec ce programme, nous avions envie de donner en retour. Nous sommes tous les trois pères de famille, l’éducation est donc un projet qui nous tient à coeur…

 

JDL : Quels sont vos projets ?

A.L : Nous réfléchissons à des créations porteuses de nouveauté dans leur design et dans leur fonctionnalité. Quoiqu’il en soit, ce seront toujours les causes que nous souhaitons soutenir qui driveront les types de produits sur lesquels nous travaillerons. Aujourd’hui, la maroquinerie fait sens avec notre engagement mais nous n’excluons pas de nous diversifier. Ce qui prime, c’est la cohérence !

 

JDL : Quelle est votre définition du Luxe ?

S.B : L’exclusivité du sens. Le luxe est porteur d’un sens privé, intime : celui de la marque, de son histoire, de son savoir-faire et de son engagement.

A.L : Le luxe est un véhicule, un moteur dans la lutte contre les inégalités. Il a la capacité de faire rêver les gens mais a aussi le pouvoir de redistribuer, de faire changer les choses, à un niveau micro et macro… Le luxe se doit d’être solidaire.

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