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“Le Luxe sort grandi de la crise” – Thomas Mondo.

Publié le par Journal du Luxe

“Une opportunité unique de se réinventer”. Dans le cadre de son intervention au sein de la nouvelle édition, online, du Salon du Luxe Paris, focus sur les perspectives – positives – du luxe avec Thomas Mondo, Fondateur de Bel-Ami, société de Communication Conseil en Stratégie et en Création Luxe, Beauté et Lifestyle.

Salon du Luxe Paris : Trois mois après le début de la crise de coronavirus, quel premier bilan pouvez-vous tirer pour l’industrie du Luxe dans le monde ?

Thomas Mondo : Lorsqu’on observe l’énergie et les ressources qui ont été déployées par les marques de Luxe et de Mode – puisqu’il convient de les distinguer -, je pense que le Luxe sort grandi de cette crise. 

Il faut cependant distinguer plusieurs phases. Les débuts ont été désinvoltes. L’industrie, tout comme la société, n’a pas su apprécier la dangerosité du Covid-19. Cela s’est notamment traduit dans la Mode par le maintien des Fashion Weeks de Milan et de Paris malgré des sons de cloche déjà assez alarmistes. Puis le temps de la prise de conscience est arrivé avec, par exemple, le discours de Giorgio Armani et l’annulation de son show milanais, la mise en place de mesures sanitaires, et dès mi-mars, la mobilisation de groupes tels que LVMH et Chanel. Certes, il y a eu un peu de retard au démarrage mais, très vite, l’industrie a su montrer toute sa puissance et toute la force de frappe de son organisation et de ses marques. Désormais, j’estime que nous abordons une troisième phase où le Luxe entre en introspection. Il s’agit d’avoir une vraie réflexion sur ce qu’est le Luxe, ce qu’il dit être. Dans cette industrie et notamment dans la mode, il est essentiel de savoir se réinventer. Plus que jamais, nous avons besoin de deux des piliers fondamentaux du Luxe, à savoir la rêverie et le désir.

SDL : Croyez-vous vraiment aux augures qui annoncent la fin des Fashion Weeks ? Comment les défilés doivent-ils évoluer ?

T.M : Personne ne sait à quoi le monde de demain va ressembler. Nous vivons un moment inédit avec une opportunité unique de nous réinventer et de casser ce qui n’allait pas. Il semble aujourd’hui y avoir un consensus autour de la nécessité de changer les choses sans pour autant se ruer sur la nouveauté : il faut prendre le temps de réfléchir, de “bien faire”.

Je ne pense absolument pas que les Fashion Weeks vont disparaître dans la mesure où elles représentent un enjeu économique majeur pour New York, Paris, milan, Shanghai, Londres… Le Luxe est une industrie puissante, générateur d’emplois et de profits (…). Je pense cependant que la mode, et notamment les Fashion Weeks, doit se réinventer. Le système ne fonctionne pas, cela fait des années que tout le monde s’accorde à la dire ! C’est aux patrons de ces industries, au Syndicat de la couture, au CFDT et autres consorts de trouver des solutions pour réinventer la mode de demain. Les Fashion Weeks ne vont pas disparaître mais évoluer.

Si l’on doit, très humblement, élaborer des scénarios, je crois au futur des formats plus intimistes, un peu comme les présentations privées du début du XXème siècle. Ces formats plus privés pourraient devenir l’une des normes. L’autre facette de l’évolution des Fashion Weeks c’est bien sûr les paradis virtuels. Le monde virtuel va devenir In Real Life. Nous devenons transmondes ! Regardez le rappeur Travis Scott : 12 millions de personnes se sont connectées sur Fornite pour suivre son vrai-faux concert ! Imaginez : on vous livre un casque de réalité virtuelle pour assister durant 10, 20,30 minutes à une présentation privée dans un monde virtuel. Le live, les défilés virtuels vont plus que jamais se normaliser.

Le Luxe doit-il voler aux secours d’un monde des Arts sinistré par la crise ? Que peut enseigner l’Afrique, modèle de résilience, au Luxe ? Que penser du “Silent Streetwear” ? Découvrez en exclusivité la suite de l’interview de Thomas Mondo sur la plateforme du Salon du Luxe Paris.

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