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Disparition de Stéphane Truchi, CEO du groupe IFOP

Publié le par Journal du Luxe

Figure des études quantitatives et qualitatives depuis une trentaine d’années, expert reconnu du secteur du luxe, Stéphane Truchi s’est éteint brutalement il y a quelques jours. La rédaction du Journal du Luxe, dont il était l’un des collaborateurs, lui rend hommage.

Un passionné d'études et de luxe

Analyser pour comprendre et surtout, transmettre. Orateur enthousiaste, féru de tendances de consommation et de stratégies marketing, Stéphane Truchi avait débuté sa carrière chez Insight au début des années 80. Nommé à la tête de Louis Harris puis d’Ipsos France, il avait pris la direction de l’institut Ifop en 2008, œuvrant activement à son développement ces quinze dernières années.

Ce sociologue prolixe, formé à l’ISG, était également un fin observateur des mutations organiques du luxe et de ses mécaniques. "Envoûtant, innovant, inspirant : le luxe est généralement annonciateur de tendances parce que très aspirationnel. Le métier des études est fondé sur l’analyse des signaux faibles, la détection des tendances, et le luxe est un terrain d’observation incomparable", confiait-il il y a quelques mois au Journal du Luxe dont il avait rejoint le panel d'experts, porté par le plaisir non dissimulé "de partager, de débattre et d’échanger". Passion et générosité : des maîtres-mots qui ont aujourd'hui perdu un défenseur hors pair.

Toute l'équipe du Journal du Luxe témoigne son soutien à sa famille, ses proches et ses collaborateurs.

Le mot d'Eric Briones, Directeur général du Journal du Luxe :

L’héritage de notre ami Stéphane Truchi 

J’ai appris vendredi à 16 heures la sidérante nouvelle de la disparition de Stéphane Truchi, iconique CEO de l'Ifop, en pleine réunion sur un de nos projets en commun.

La disparition de Stéphane est un traumatisme, car je perds un ami précieux, respecté et aimé de tous, qui ne critiquait jamais et qu’on ne critiquait jamais, un ovni dans notre monde. Nous avions des origines communes et des passions partagées loin du luxe.

J’ai rencontré Stéphane grâce au Journal du Luxe, par l’entremise de sa créatrice Laura Perrard, dont l’intuition l’a invité à nous faire rencontrer en 2017. À partir de cette date, nous avons multiplié les projets en commun dans le domaine des études où nous avons sorti ensemble, dès 2018, une exploration sur la génération Z. Il a écrit dans chacun de mes livres collectifs, dont deux chapitres dans celui qui sortira en octobre prochain. Pareil pour l’aventure Paris School of Luxury où Stéphane a été l’un des tout premiers membres du comité de pilotage, recrutant en permanence nos pépites pour les équipes Ifop. Et puis, forcément, il y a le Journal du Luxe où il a été un fidèle et éclairant partenaire, tant comme speaker sur nos live et webinars que comme sponsor, en particulier pour les trophées du Journal du Luxe que nous allons remettre le 15 octobre.

Au-delà du chagrin, j’ai envie de réfléchir sur l’héritage que nous laisse Stéphane.

Je pense que son premier enseignement est de ne jamais se reposer sur ses lauriers, de considérer le luxe non pas comme un monde statique mais, bien au contraire, comme une dynamique.

Le deuxième enseignement est de vivre au quotidien une curiosité joyeuse. Stéphane était un planneur stratégique dans l’âme, passionné par les évolutions de la psyché des clients du luxe. Toujours ouvert, il aimait insuffler une délicieuse dose de chaos dans des plateformes de marque sclérosées. Il était l’incarnation même du Cogito Fortis, passionné et modeste, qui n’écrase pas, mais qui au contraire élève chacun qui l’écoute. Une des raisons cachées de la résilience exceptionnelle du luxe français réside à mon sens dans les conseils qu'il prodiguait depuis des années à ses clients. Il avait la conviction que le luxe était en transformation permanente.

Pour conclure cet hommage, je ne résiste pas à vous partager une de ses dernières phrases qu’il m’a offertes, son humanisme y respire : "Une relation d’inclusion, et non d’exclusion ; une école de respect de la diversité, de la mise en valeur des différences et d’acceptation de la plasticité des individus". C’était tout ça Stéphane, un phare bienveillant d’optimisme. Son WhatsApp marque toujours "au travail", tout un symbole, mais aujourd’hui, je me sens à nouveau orphelin.

Le mot de Laura Perrard, fondatrice du Journal du Luxe :

Je suis très attristée par le départ soudain de Stéphane. La communauté du Journal du Luxe perd un pilier, un être cher qui a participé au développement du Journal du Luxe et du Salon du Luxe Paris depuis le premier jour.

Stéphane était un homme brillant à l’élégance et la simplicité des plus grands. Son énergie solaire, son regard mi-aiguisé mi-rieur et bien entendu son ouverture d’esprit hors norme nous manqueront. Capter les tendances du Luxe le passionnait. Il était le phare discret de certaines des plus belles Maisons et prenait les études avec beaucoup de sérieux. Il aimait analyser les chiffres mais surtout les interpréter et puis transmettre… il avait un talent fou pour cela !

Stéphane aimait les gens, le monde et son pays de cœur, le Brésil, inconditionnellement. À titre personnel, je perds quelqu’un de cher qui m’a fait confiance dès le début de mon aventure entrepreneuriale, et qui a toujours été d’une fidélité sans faille. C’était un homme honnête, sincère, d’une profonde gentillesse et sur qui on pouvait compter. Le Groupe Ifop perd son Capitaine mais les équipes qui le constituent sauront garder le cap défini par Stéphane. Pour lui rendre hommage, regardons le futur, comme il aimait tant le faire en conservant son sourire et son énergie au creux de nos cœurs. Repose en paix Stéphane et Merci d’avoir fait partie de cette si belle aventure !

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©Doriane Chapelier

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